Moins de pression sur les trésoreries bancaires. Les dernières données de la Banque centrale font ressortir une légère accalmie sur les liquidités dans le sens où la baisse du minimum requis au titre de la réserve monétaire, induit par l'exclusion des comptes sur carnet auprès des banques de l'assiette de calcul, s'est traduite par une baisse des besoins des banques. Pour rappel, lors de sa dernière réunion, le conseil de Bank Al-Maghrib a entériné sa décision d'exclure les montants des dépôts en comptes sur carnet du calcul de la réserve obligatoire afin d'insuffler de la liquidité dans les trésoreries bancaires. Dans ce contexte, en avril dernier, le besoin de liquidité des banques ressort à 15,1 milliards de DH contre 16,2 milliards un mois auparavant. Aussi, Bank Al-Maghrib a-t-elle réduit le volume de ses injections par le biais des avances à 7 jours sur appel d'offres, le ramenant à 15 milliards de dirhams. Cette baisse aurait été encore plus sensible, n'était-ce la contraction des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib lesquels sont passés de 180,4 MMDH en mars à 177 MMDH en avril. C'est ce qui explique que «les facteurs autonomes de liquidité ont exercé sur les trésoreries bancaires un impact restrictif de 3,4 milliards de dirhams», peut-on lire dans le récent rapport de BAM. Parallèlement à ce constat, la banque centrale relève également que le taux moyen pondéré sur le marché interbancaire a enregistré une hausse de 4 points de base, s'établissant à 3,30%. Cette situation vient en contraste avec l'évolution des taux des bons du Trésor sur la même période. Les BDT à 13 semaines, à 2, 5 et à 15 ans, émis sur le marché primaire, ont accusé des baisses allant de 1 à 3 points de base par rapport aux dernières émissions, revenant respectivement à 3,29%, 3,60%, 3,83% et 4,32%. Quant aux rémunérations assortissant les bons à 10 et à 20 ans, elles sont restées quasiment inchangées entre mars et avril, se situant à 4,12% et à 4,42% respectivement. Sur un autre registre, le traditionnel rapport de conjoncture de Bank Al-Maghrib a le mérite de proposer également une vision exhaustive du marché des changes. Dans ce sens, il est à souligner que le dirham a marqué en avril 2011 une dépréciation mensuelle de 0,53% en moyenne par rapport à l'euro. En revanche, la monnaie nationale s'est appréciée de 4,54% face au yen japonais, de 2,63% contre le dollar et de 1,23% à l'égard de la livre sterling. En glissement annuel, le dirham s'est inscrit, en moyenne, en hausse de 6,34% vis-à-vis du dollar, alors qu'il s'est déprécié de 5,39%, de 1,29% et de 0,55% face, respectivement, au yen japonais, à l'euro et à la livre sterling. À noter qu'à fin mars dernier le volume moyen des opérations d'achat et de vente de devises contre dirhams, au niveau du compartiment interbancaire, a enregistré une augmentation de 9,3% par rapport à la même période de l'année 2010, s'établissant à 10,5 milliards de DH. Cette situation s'est traduite par la hausse du volume moyen des ventes de devises par Bank Al-Maghrib aux banques et qui s'est sensiblement accru, passant de près de 322 millions à 4,3 milliards de DH.