Le Centre royal de télédétection spatiale (CRTS) a vu défiler, mardi dernier, des représentants d'organismes internationaux ainsi que bon nombre de nos universitaires. Objectif : préparer la Conférence internationale sur la gestion des ressources hydriques, qui doit se tenir en octobre 2012. Mais quel est donc le rapport entre les ressources en eaux, généralement souterraines, et la télédétection spatiale? «Détecter ces ressources par satellites est un procédé très efficace. On n'en parle pas beaucoup, mais il existe toute une dynamique de collaboration internationale dont bénéficie le Maroc», témoigne Kamal Labbassi, professeur universitaire et responsable du projet de cartographie des ressources hydriques de la région de Doukkala-Abda. Ce projet, qui a permis de compléter la cartographie géologique et hydrologique de la région, n'est pas un cas isolé. Son succès a fait des émules, l'expérience ayant été reproduite dans la région de Souss-Massa, en collaboration avec l'Agence spatiale européenne (ESA) et le soutien financier de l'Agence spatiale canadienne (ASC). Une collaboration sud-sud pour l'Afrique Cette synergie entre des partenaires de différents horizons s'explique par la menace de stress hydrique qui pèse sur la planète, comme en témoigne Kemal Dervis, administrateur général du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD): «Le stress hydrique chronique affecte plus de 800 millions de personnes dans le monde. À l'horizon 2015, 900 millions de plus devront avoir accès à une source d'eau». Le Maroc, à l'image du continent noir, est particulièrement concerné, notamment en prospectant de nouvelles ressources dans les zones montagneuses. À cet égard, notre pays gagnerait à renforcer la coopération sud-sud, notamment par le biais de l'Association africaine de télédétection pour l'environnement (AARSE). Un programme d'exploitation des données satellitaires, du nom de TIGER, a vu sa deuxième phase lancée lors d'une réunion à laquelle a participé le Maroc, le 7 décembre dernier aux Pays-Bas. Ce programme, dont le but est d'assister les pays africains à mieux gérer leurs ressources hydriques, ne donnera toutefois ses fruits qu'à la condition de sensibiliser les différentes agences de bassins hydrauliques au potentiel que représente ce programme.