Pour répondre au besoin de la saison touristique dans les pays comme les Etats-Unis, les pays asiatiques et du Golfe grands consommateurs du super sans plomb, ces marchés créent un phénomène de rareté en constituant leurs stocks. Ce qui tire le prix du sans plomb vers le haut, sur le marché mondial. Vu que le Maroc n'a plus de raffinerie pour amortir l'effet de ces variations, les automobilistes roulant avec ce carburant risquent de trinquer. D'un autre côté, le prix du gasoil va diminuer d'une cinquantaine de centimes avec un prix moyen de 14,15 DH/litre ! 1 DH supplémentaire, au minimum ! C'est ce que les automobilistes roulant avec des motorisations essence sans plomb vont devoir payer à compter du mercredi 1er juin aux stations-service. L'été s'annonce chaud ! Et pour tenir le coup, les automobilistes vont devoir serrer la ceinture. Comme à chaque fois, cette inflation va être importée. Mais qu'est-ce qui explique cette énième hausse ? Le beau temps ! Oui, vous l'avez bien lu. Contacté par Les Inspirations Eco, Mostafa Labrak, directeur général d'Energysium consulting et expert en énergie et carburants, explique pourquoi le super carburant flambe un peu partout dans le monde. Pour ce qui est de la énième augmentation annoncée pour la première quinzaine de juin, Labrak explique que «les Etats-Unis, les pays asiatiques et du Golfe, grands consommateurs de super» y sont pour quelque chose. En effet, «ces pays commandent davantage de sans plomb pour répondre au besoin de la saison touristique et du beau temps». Le hic est que «les raffineries avaient dernièrement privilégié la production de gasoil au détriment du super, vu que ce dernier est moins demandé que le gasoil» sur plusieurs marchés, à l'instar du Maroc. Le problème est que cette décision a «créé un déficit au niveau du stock de super qui s'avère en ce moment plus rare». La rareté créant «la valeur», le prix de l'essence super sans plomb grimpe. «Ainsi et pour la première quinzaine de juin, nous verrons dans nos stations du super à 16,80 DH le litre soit une augmentation de plus de 1DH/litre», explique notre expert. Nous avons fait le tour de quelques stations-service pour nous faire une idée du prix du sans plomb à la date du lundi 30 mai. Il en ressort que celles de Total Energies et Shell affichent le prix le plus élevé sur le marché (15,43 DH/l), suivis de Petrom (15,42 DH/l), Afriquia (15,41 DH/l) et Winxo (15,39 DH/l). Bientôt une bonne nouvelle à la pompe pour le diesel Toujours selon Mostafa Labrak, «on observera pendant la prochaine quinzaine, c'est-à-dire à compter du 1er juin, une accalmie temporaire sur le prix du gasoil, qui va se traduire par une réduction d'une cinquantaine de centimes avec un prix moyen de 14,15 DH/litre». Ce qui représente à coup sûr un soulagement pour les automobilistes qui craignaient une surenchère sur le gasoil étant donné qu'il est le carburant le plus utilisé (90% des usagers y ont recours). De son côté, le Brent, toujours en tendance haussière, atteint en ce moment 120$/baril. Notons aussi le maintien du dollar à un niveau plus haut, puisqu'il se négocie à environ 10,05 DH. Et si les motorisations hybrides faisaient l'affaire ? Les motorisations diesel dominent le marché marocain. Contrairement aux marchés des Etats-Unis, des pays asiatiques et du Golfe, le marché marocain de l'automobile reste fortement dominé par les motorisations diesel. Sur les 133.308 véhicules vendus en 2020, 92,5% étaient de motorisation diesel. Les véhicules à moteurs essence ne dépassaient pas les 6,7%. Cette tendance est contraire à ce qui se passe à l'international où le diesel est de plus en plus délaissé par les constructeurs. Pour leur part, les gouvernements imposent des restrictions sur son utilisation. Ils encouragent les voitures dites vertes (hybrides ou électriques) à coup de subventions et autres réglementations favorables. À ce niveau, si le Maroc est jusque-là resté à la traîne, avec la flambée des prix de carburants à la pompe, tout laisse présager que les motorisations hybrides et électriques vont progresser dans les volumes de vente automobiles. Selon les chiffres de l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), en 2020, 1.018 véhicules essentiellement hybrides ont été vendus, contre 1.417 en 2019, soit un recul de 28%. En 2021, les ventes de motorisation hybrides ont par contre «explosé», s'élevant à 4.196 unités. Cependant, les voitures électriques demeurent moins commercialisées puisque seulement 267 unités ont été vendues en 2021. Modeste Kouamé / Les Inspirations ECO