La future Agence nationale pour le développement des activités logistiques (ANDAL) devrait démarrer au courant du dernier trimestre 2010. Le projet de loi 59-09 portant création de cette entité de régulation a été adopté jeudi par le Conseil du gouvernement. Prévue dans le cadre de la stratégie 2008-2012 du ministère du Transport et de l'équipement, elle sera opérationnelle avant le lancement de la première plateforme logistique prévue à Mohammédia en décembre 2010. «Cette agence servira d'outil de suivi et de veille sur l'efficacité des services logistiques», est-il précisé auprès du département de Karim Ghallab. L'agence, qui sera placée sous la tutelle de l'Etat, prendra la forme d'un établissement public doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Sa création vise à favoriser les instruments et mécanismes efficients pour la mise en œuvre de la stratégie nationale intégrée pour le développement de la compétitivité logistique. Ceci a suscité de nouvelles méthodes d'organisation et de prise en charge de la logistique, telles que la conception et le pilotage des supply chains complexes. Des processus plus simples et moins coûteux L'agence fait partie d'un dispositif qui sera mis en place dans le cadre d'un contrat-programme entre l'Etat et le secteur privé. Ce même contrat-programme devra tracer le nouveau schéma logistique national et déterminera les étapes concrètes pour combler les déficits constitutionnels qui risquent de plomber le développement du secteur. «Une concertation voulue exhaustive, dans le souci de ne rien négliger, débouchera dans les semaines à venir sur un partenariat avec le secteur privé», note un professionnel du secteur. Auprès de la CGEM, il est indiqué que ce contrat-programme a de fortes chances d'être validé fin janvier 2010. «Il visera l'amélioration des processus liés à la logistique, la recherche et l'adoption de processus logistiques plus simples, moins coûteux, flexibles et capables d'évoluer de manière homogène avec l'activité du marché», explique un responsable du ministère du Transport. Le contrat-programme proposera ses recommandations pour aboutir rapidement à une normalisation des métiers. Il dotera par ailleurs le secteur d'une réglementation conforme aux standards internationaux et d'une fiscalité attrayante propre à drainer plus d'investissement pour la filière. Le modèle logistique national prévoit des programmes de formation aptes à fournir des profils pointus pour répondre à la demande des investisseurs. Le contrat-programme public-privé fait la part belle à la compétitivité internationale du secteur et au développement des zones logistiques. Et comme l'indique le ministère: «Une stratégie qui permettra d'optimiser la distribution locale». Moteur du commerce intra-méditerranéen Sur la base des recommandations de l'étude «La logistique du commerce et la compétitivité du Maroc», réalisée par la Banque mondiale et conscients qu'un mouvement se profile autour de la Méditerranée pour favoriser le commerce intra-méditerranéen, le département de Karim Ghallab a pris en charge la mise en œuvre d'un plan national pour améliorer la gestion des flux logistiques. Cette initiative est dictée d'un côté par l'accélération des flux engendrée par la mondialisation de l'économie et d'autre part pour se positionner comme un hub logistique compétitif dans le sillage des flux mondiaux transitant par la Méditerranée. «La logistique doit être placée en amont de tous les secteurs économiques, notamment ceux ayant un potentiel à l'export», est-il expliqué. Le gouvernement a pour but de ramener les dépenses liées à la logistique au Maroc à un taux de 15% contre 20% actuellement. Un taux comparable à celui des pays européens et une condition sine qua non pour être attrayant aux yeux des principaux global operators dans le monde. Le département de Karim Ghallab table ainsi sur un gain de 0,5% du PIB par an au cours des dix prochaines années.