Ford Motor a fini par céder, mercredi, sa filiale suédoise Volvo Cars au constructeur chinois Geely Holding, d'après un communiqué rendu public simultanément par les deux mastodontes. «L'accord de vente définitif sera signé au premier trimestre de 2010, avec la clôture de la vente au deuxième trimestre», précise-t-on dans le texte du communiqué. Les deux constructeurs ne se sont toutefois pas encore prononcés sur le montant de la transaction, se limitant à déclarer dans le même texte que «plus de détails seront disponibles une fois l'accord définitif de vente est signé». La veille, les médias suédois révélaient déjà que cette transaction serait estimée à environ 1,8 milliard de dollars, citant des sources proches du dossier. Ce que l'on sait, c'est que, d'après le communiqué de Ford, «la vente assurera à Volvo assez de ressources, y compris des investissements au capital», nécessaires au renflouement des caisses de l'entreprise et à «l'expansion de son réseau de franchises mondial». Cela, tout en permettant à Ford de continuer de se concentrer sur sa propre activité et mettre en œuvre une «stratégie unique Ford». Jusqu'à quelques jours encore avant cette annonce de la vente de Volvo, les dirigeants des deux voituriers ne souhaitaient pas encore se prononcer face aux rumeurs portant sur la transaction. Alan Mulally le directeur général de Ford, s'est contenté de déclarer: «Nous n'avons pas fixé de calendrier parce qu'il s'agit de négociations sophistiquées et nous voulons être sûr d'agir dans l'intérêt des deux parties». Ford Motor, le numéro deux des constructeurs automobiles au pays de l'Oncle Sam, avait déjà également déclaré, en octobre dernier, qu'il considérait Geely comme «le meilleur repreneur de Volvo Cars». D'après le Financial Times, les deux constructeurs étaient encore en discussion à propos de «la protection des droits de la propriété intellectuelle et les usines de Volvo en Belgique et en Suède», ce qui a retardé la conclusion des pourparlers. Ford avait mis en vente sa filiale suédoise depuis décembre 2008, après l'avoir acquise 8 ans auparavant pour 6,4 milliards de dollars. Les idées sont à présent fixées, et Volvo devient chinoise. Après Volvo...Saab pour Spyker ? Si les esprits sont fixés sur le sort de Volvo, le suspens demeure encore pour Saab et ses 3.400 en Suède, filiale à 100% de General Motors. En effet, le constructeur américain, sauvé in extrémis par une aide gouvernementale de l'Administration Obama, cherche depuis février à se délester de sa filiale suédoise. Cette dernière n'a été rentable qu'une seule fois au cours de ses deux dernières décennies d'exercices et ne représente pas plus de 1% des ventes du géant américain. La dernière offre à se manifester pour reprendre la firme suédoise vient de Spyker, le constructeur néerlandais de voiture sportive, qui déclare avoir obtenu les fonds nécessaires pour cette acquisition. Déterminé, le PDG de Spyker, Victor Muller, est allé mardi en Suède pour rencontrer les responsables de Saab, afin de leur exposer les détails de son offre. «Il nous a expliqué ses vues concernant le business plan», a expliqué le principal responsable du syndicat IF Metall, Stefan Löfven, avant de conclure: «Après ça, on peut dire que la question du financement est réglée pour de bon».