Selon les pronostics publiés par CDG Capital dans sa note de recherche sur l'introduction en Bourse de TGCC, le cours de l'action serait estimé à 162 DH, soit un potentiel de 19,1%. CDG Capital Insignt a annoncé un cours cible moyen de 162 DH par action, soit un potentiel de 19,1%, tout en recommandant à la souscription à l'introduction en bourse de TGCC, prévue le 12 du mois courant. En effet, dans la note de recherche dédiée à cette IPO, les analystes de CDG Capital ont établi un listing des atouts et risques liés à l'introduction en bourse de l'opérateur national des BTP. Pour rappel, le groupe TGCC a lancé son opération d'introduction en bourse d'un montant de 600 MDH avec un prix de référence de 136 DH par action. Cette dernière sera effectuée à travers à la fois une augmentation de capital de 300 MDH et une cession d'actions du fonds d'investissement MC II Concrete, pour un montant de 300 MDH. Globalement, cette levée de fonds permettra au groupe de poursuivre sa stratégie de développement à travers trois axes majeurs. Le premier concerne la diversification de ses activités, avec un montant de 150 MDH alloué au financement des investissements liés, notamment, à la réalisation de divers ouvrages d'art (ponts, viaducs, etc.), de barrages et d'ouvrages maritimes. Le second axe traite de l'internationalisation, car TGCC compte poursuivre sa stratégie de développement et d'expansion en Afrique, pour laquelle un montant de 100 MDH devrait être alloué en vue de financer cette croissance externe. Le troisième volet concerne la verticalisation, avec un montant de 50 MDH qui permettra au groupe de continuer à développer ses activités, telles que les lots techniques, charpentes métalliques, façades, etc. Les points forts de TGCC Ainsi, CDG Capital Insignt a listé les atouts dont le groupe bénéficie pour réussir son IPO. Il s'agit d'un portefeuille diversifié, car il opère dans différents secteurs d'activité. Sa clientèle est majoritairement privée, d'ailleurs 82,5% de son carnet de commandes, au 30 juin 2021, provient des clients opérant dans le secteur privé. TGCC jouit, également, de trois facteurs qui soutiennent sa croissance, à savoir l'immobilier, les infrastructures et l'Afrique. «En effet, le groupe devrait profiter de la demande croissante en logements et des travaux de construction relatifs à des projets d'infrastructure gouvernementaux», notent les analystes dans ce sens. De même, l'ouverture à l'international devrait continuer à offrir un potentiel important de par les perspectives économiques qui sont globalement prometteuses dans les pays où le groupe est présent. Par ailleurs, l'opérateur dispose d'un rendement DY attractif, puisqu'en tenant compte d'une hypothèse de distribution de 70% de son résultat net sur la période 2021-2027, il bénéficie d'une bonne visibilité en termes de rendement. CDG Capital détaille, à ce titre, que «le groupe devrait offrir un DY de 3,9%, soit un niveau attractif par rapport aux comparables. Notons aussi que même les nouveaux actionnaires percevraient, post-IPO, un dividende au titre de l'exercice 2021». Les risques inhérents La note de recherche a, par ailleurs, listé certains risques qui pourraient pousser à changer les prévisions des analystes de CDG Capital. En premier, ces derniers citent la concurrence accrue à laquelle le groupe fait face. En effet, ce dernier prévoit déjà, dans son business plan, une baisse de la marge afin de renforcer les volumes de ventes. Les analystes évoquent aussi le fait que TGCC dispose d'un endettement assez élevé avec un gearing estimé à plus de 100% en 2021, selon les prévisions du groupe. «Cette capacité financière, relativement limitée, pourrait éventuellement se répercuter sur le carnet de commandes à moyen terme. Dans le même sillage, bien que les perspectives de croissance du secteur des infrastructures au Maroc demeurent attrayantes, son financement pourrait susciter quelques interrogations» note-t-on dans la note de recherche de CDG Capital. Il est également question du risque que, le groupe évoluant dans un marché relativement cyclique, il pourrait faire face à un éventuel renchérissement des coûts des matériaux de construction (acier, bois, etc.), ceci sans oublier les risques de l'ouverture à l'international de TGCC qui présente aussi plusieurs défis : risque pays, risque de change, risque de non-paiement, gestion des flux... Méthode des comparables Dans leur analyse, les analystes de CDG Capital ont suivi la valorisation par la méthode des comparables boursiers, qui s'appuie sur des sociétés cotées opérant dans le même secteur, à savoir la construction, et ayant un même niveau de maturité. Une fois l'échantillon des sociétés cotées déterminé, deux ratios de valorisation ont été retenus, à savoir le P/E et DYD. Concernant l'échantillon, il est composé de sociétés cotées opérant dans le secteur de la construction au Maroc, en l'occurrence Jet contractors et Delattre levivier Maroc. En raison de la crise que traverse ce dernier, les analystes ont retenu les années 2014-2017 comme horizon de calcul des ratios de valorisation. Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO