TGCC est un opérateur dans le BTP et la construction depuis plus de 30 ans. La société compte à son actif la réalisation de nombreux grands ouvrages d'infrastructure, tels que des aéroports, des gares, des stades, mais également des tours de bureaux et/ou d'habitation, des resorts touristiques, des infrastructures hospitalières ou encore des complexes intégrés et bâtiments à usage industriel. TGCC opère également en Afrique subsaharienne, notamment en Côte d'Ivoire, au Sénégal et au Gabon, avec un poids actuel de 10% à l'international. D'autres projets en Afrique sont à l'étude, notamment dans de nouveaux pays. La société lève 600 MDH sur le marché boursier casablancais. La moitié se fera par augmentation de capital qui servira à financer des projets de développement, et l'autre moitié se fera par cession. Cette cession ne concerne que le fonds de Private Equity, qui réalise en effet un tiers de sa participation et garde le reste dans son portefeuille. A quoi serviront les fonds levés par augmentation de capital ? Le groupe souhaite diversifier ses activités dans le BTP, renforcer sa présence en Afrique et améliorer sa verticalisation, avec notamment l'acquisition de sociétés de réalisation de lots techniques, qui pourrait aboutir début 2022, ou la charpente métallique que la société pourrait développer en interne dans les mois à venir. Le groupe a identifié des projets au Cameroun et en Guinée Conakry. Les partenariats publics privés sont également des relais de croissance, avec les travaux publics comme les barrages, les ports, le maritime ou les ouvrages d'art. Le management promet des annonces. Le business plan de TGCC sur 7 ans tient compte de taux de progression inférieurs aux niveaux réalisés les années passées. Le BP est considéré comme «conservateur», à en croire le top management. A noter que la prise de commandes est prévue à un niveau record de 4,4 Mds de dirhams à fin 2021. Ce chiffre est déjà atteint à date. 70% des commandes viennent du privé et 29% du public. La part du public est en hausse notable, car elle était de 18% auparavant. Pour le management, la commande publique est appelée à se renforcer. Le PDG, Mohammed Bouzoubaa, prévoit d'ailleurs une excellente année 2022 où l'investissement public devrait atteindre un chiffre record de 245 Mds de dirhams, selon le projet de Loi de Finances 2022, et dont une partie profitera au BTP. «L'Etat offre la garantie du paiement», explique-t-il. Impact de l'inflation Mohammed Bouzoubaa nous confirme l'existence de tensions sur les prix des intrants. Il explique que les contrats dans le public prévoient des révisions qui permettent de répercuter, en partie, la hausse des coûts. En revanche, dans le privé, c'est au cas par cas. Selon lui, les contrats établis depuis le mois de mai 2021 tiennent compte du renchérissement des matières premières. Mais ce n'est pas le cas pour les projets en cours avant cette date. D'ailleurs, le business plan reproduit les marges de 2020 les années à venir, considérant qu'elles ne seront pas améliorées, justement pour tenir compte des impacts de la hausse des coûts. Quel est l'impact de l'immobilier sur l'activité ? L'entreprise TGCC fait exclusivement de la construction et du BTP et pas du tout de l'immobilier. La société TGCC immobilier, qui ne fait pas partie du périmètre qui s'introduit en Bourse, est une société sœur de TGCC S.A qui, elle, s'introduit en Bourse. TGCC Immobilier est également contrôlée par Mohammed Bouzoubaa. Mais les deux sociétés sont complètement distinctes et indépendantes. Ainsi, TGCC ne détient pas de réserve foncière, ne construit pas pour commercialiser, n'a pas de risque de méventes et ne fait pas de promotion immobilière. L'exposition de TGCC au secteur immobilier dans le cadre de construction pour ses clients ne dépasse pas 15% du chiffre d'affaires. Il est entendu que TGCC peut construire pour TGCC immobilier, mais sans aucune obligation pour l'une ou l'autre. MC II Concrete vend une partie de sa participation Le fonds MC II est un fonds de Private equity. Il n'a pas vocation à rester à long terme dans une entreprise. Cela dit, MC II n'a voulu céder qu'un tiers de sa participation et préserver le reste de ses actions. Le fait que ce fonds demeure dans le capital est considéré par le management comme une marque de confiance. Un représentant de MCC II a expliqué qu'il y a encore de la valeur à capter dans la société qui pourra être monétisée à moyen terme et qu'aucune cession substantielle n'est prévue à court terme. MCC II pourrait réaliser d'autres sorties à partir de 2023 et 2024, pas avant. Un rendement supérieur à la moyenne du marché Sur le business plan, la société prévoit de distribuer en moyenne 70% des bénéfices consolidés, selon le management. Dans le prospectus, il est dit que le taux de distribution devrait se situer entre 50% et 100%. Le rendement devrait tourner autour de 4% sur la base du cours d'introduction en Bourse. TGCC prévoit un résultat net de 242 MDH en 2021 (+4%) projeté uniquement sur la base du chiffre d'affaires déjà sécurisé. Cela représente un P/E autour de 15x. Si l'on considère l'économie d'IS que va faire la société à l'occasion de son IPO, le P/E tombe à 13,5x, contre un P/E de marché supérieur à 20. Par ailleurs, le prix fixé pour l'action, 136 DH/action, valorise l'entreprise à 4 Mds de dirhams. Mohammed Bouzoubaa a révélé en conférence de presse avoir souhaité une valorisation de 5 Mds de DH et avoue s'être laissé convaincre par la banque d'affaires pour laisser un plus grand potentiel d'appréciation pour l'action sur le marché secondaire, une fois introduite en Bourse, puisque, de toute façon, le PDG, qui est l'actionnaire majoritaire (avec près de 75% du capital post IPO), n'est pas dans une posture de vendeur. Au final, l'on peut dire que TGCC sera la société la plus importante du secteur de la construction et des BTP à la Bourse de Casablanca. Cela lui offrira de la visibilité chez les investisseurs qualifiés. Les multiples de valorisation sont corrects à attractifs et le business plan ne tient pas compte des projets de développement.