Dans l'attente du feu vert définitif de la Commission de l'enseignement et de la communication, le plan d'action du département de tutelle a été examiné par les députés. À l'occasion de la présentation du budget du secteur de la communication devant la 1ère Chambre, plusieurs mesures ont été annoncées, visant à assurer une forte présence du budget de l'Etat dans le plan de relance du secteur, pour le compte du prochain exercice budgétaire. Pour Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, «le soutien de la production médiatique nationale se poursuivra de même que la promotion des institutions journalistiques et de leur modèle économique visant le renforcement de l'appui apporté à la presse imprimée et électronique». C'est ce qu'à précisé le responsable gouvernemental devant les membres de la Commission parlementaire. Le ministre entend, dans le même esprit, soutenir la presse régionale en vue «d'accompagner le chantier de la régionalisation avancée, renforcer l'audiovisuel public national et garantir une pratique médiatique libre et respectueuse de la pluralité», a-t-il assuré devant les élus. Les principales pistes définies En tête de liste des mesures projetées, on peut citer l'adaptation du secteur de la presse nationale aux évolutions technologiques. «Le ministère restera ouvert aux initiatives visant à trouver des solutions pour sortir le secteur de la crise, aggravée par la pandémie de la Covid-19», a insisté Bensaid devant les députés. Dans l'immédiat, il s'agit d'initier une nouvelle approche de soutien à la presse écrite et électronique, «qui sera élaborée avec la participation des partenaires et acteurs de ce secteur», selon le plan d'action sectoriel du département de tutelle. Concernant l'audiovisuel, le projet de restructuration des sociétés du pôle public ainsi que celui de diversification et d'enrichissement de ce pôle sont, également, érigés en tant que priorités majeures de l'année 2022. Il en va de même pour le développement de services audiovisuels numériques et l'élargissement de la couverture radiophonique et télévisuelle. Pour l'organe médiatique officiel de l'Etat, en l'occurrence la MAP, le ministre a dévoilé qu'un plan stratégique de l'agence pour la période 2023-2027, visant à «améliorer sa production et à renforcer son positionnement à l'échelle régionale et internationale», sera finalisé. Ce chantier revêt un caractère urgent en vue de permettre à cet organe officiel de se repositionner au sein du champ médiatique national. Pour le secteur de l'audiovisuel, les efforts du ministère se focaliseront sur la mise à jour des aspects législatif et réglementaire. «Des textes législatifs et organisationnels seront adoptés dans les domaines de l'audiovisuel, de l'industrie cinématographique, des institutions de presse et des sociétés d'imprimerie et de distribution, ainsi qu'en matière de subvention à la production cinématographique et pour la création de la Cinémathèque nationale», selon le département de la Communication. Un autre projet, jugé prioritaire, porte sur le cadre contractuel régissant les relations avec les professionnels du cinéma. Outre «la restructuration de la cinémathèque marocaine, l'appui aux scénaristes et la poursuite de la promotion du système de soutien à la production étrangère», une convention de partenariat avec les professionnels du secteur d'exploitation des salles de cinéma est aussi en préparation, «pour permettre aux jeunes d'accéder aux salles via un pass jeunesse, en plus du lancement d'un projet d'amélioration des services et offres de formation de l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC) et de l'Institut supérieur des métiers de l'audiovisuel et du cinéma (ISMAC)», selon la feuille de route prévue par le département de tutelle. Presse écrite et électronique, les principaux chiffres Le volume des aides à la presse écrite et électronique a atteint, durant les années 2020 et 2021, un total de 345 MDH, dont 337 MDH ont été entièrement débloqués. Les détails communiqués par le ministre, devant les membres de la Commission parlementaire, indiquent que le montant global des subventions, versées par l'Etat aux journalistes, a atteint plus de 213 MDH entre juillet 2020 et juin 2021, avec 136 entreprises de presse qui ont bénéficié de ce concours budgétaire. Dans le même registre, une somme de plus de 9 MDH a été consacrée au soutien de la masse salariale, au profit de 142 organes de presse écrite et électronique, qui ont accédé au financement direct durant la crise sanitaire. Pour ce qui est des cotisations sociales, les données fournies aux députés montrent que la contribution de l'Etat, dans le cadre du soutien exceptionnel au secteur de la presse écrite et électronique, a dépassé 345 MDH, alors que le montant de l'IR, supporté par l'Etat, s'est élevé à plus de 64 MDH. Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO