Les mesures de confinement et les restrictions de déplacement liées à la Covid-19 ont entraîné une baisse spectaculaire mais de courte durée des émissions des principaux polluants atmosphériques en 2020, notamment dans les zones urbaines, selon le premier Bulletin sur la qualité de l'air et le climat de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). « La Covid-19 s'est avérée être une expérience non planifiée en matière de qualité de l'air et elle a entraîné des améliorations temporaires localisées. Mais une pandémie ne saurait se substituer à une action soutenue et systématique visant à lutter contre les principaux facteurs de pollution et de changement climatique et à préserver ainsi la santé des populations et de la planète », a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas, cité par un communiqué. En effet si « de nombreux citadins ont vu un ciel bleu au lieu du nuage de pollution », la réduction « n'a pas été uniformément répartie entre toutes les régions ou tous les types de polluants », a précise l'OMM, qui signale par ailleurs que de nombreuses régions du monde ne respectent toujours pas les recommandations en matière de qualité de l'air. Le Bulletin, publié vendredi, met en évidence les principaux facteurs qui influent sur la qualité de l'air en 2020, par rapport aux autres années. Il montre comment la qualité de l'air a connu des épisodes d'amélioration et de détérioration dans différentes régions du monde, note la même source. Il démontre qu'il existe un lien étroit entre la qualité de l'air et le changement climatique, souligne l'OMM. Le Bulletin et l'animation qui l'accompagnent ont été publiés avant la Journée internationale de l'air pur pour un ciel bleu, le 7 septembre. Cette journée vise à sensibiliser et faciliter l'amélioration de la qualité de l'air, qui est essentielle pour la santé humaine et l'atténuation du changement climatique. Le thème de cette année est « Air pur, planète saine ». L'OMM signale qu'alors que les émissions de polluants atmosphériques d'origine humaine ont diminué pendant le ralentissement économique de la Covid-19, les extrêmes météorologiques alimentés par le changement climatique et environnemental ont déclenché des tempêtes de sable et de poussière ainsi que des incendies de forêt, sans précédent, qui ont affecté la qualité de l'air. D'après la même source, cette tendance se poursuit en 2021. Les incendies de forêt dévastateurs en Amérique du Nord, en Europe et en Sibérie ont affecté la qualité de l'air pour des millions de personnes et les tempêtes de sable et de poussière ont recouvert de nombreuses régions et traversé les continents, fait observer l'organisation. Taalas a expliqué que les effets des polluants atmosphériques « se produisent près de la surface, sur des échelles de temps allant de quelques jours à quelques semaines, et sont généralement localisés », alors que le changement climatique en cours, « causé par l'accumulation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, se produit sur une échelle de temps de plusieurs décennies à plusieurs siècles et entraîne des modifications de l'environnement dans le monde entier ». « Malgré ces différences, nous avons besoin d'une politique cohérente et intégrée en matière de qualité de l'air et de climat, fondée sur les observations et la science », a affirmé le chef de l'OMM.