Le retour des saisonnières marocaines a été bouclé dans les meilleures conditions et ce malgré le climat des tensions entre les deux pays. Toutefois, le flou plane toujours sur la prochaine saison agricole et sur leur retour à Huelva. Fini la cueillette des fraises pour les saisonnières agricoles marocaines en Andalousie ? La question qui est sur toutes les lèvres demeure sans réponse. Mais une chose est sûre, rien n'a été entrepris depuis le déclenchement de la crise diplomatique entre les deux pays. Rien non plus ne filtre sur les préparatifs de la prochaine campagne agricole et les besoins en main d'oeuvre étrangère. Pourtant, c'est à cette période que les agriculteurs espagnols préparent la saison de la cueillette des fraises et annoncent le nombre de travailleuses requis. Les premiers contingents d'ouvrières sont attendus, généralement, pour la mi-décembre. Contactée par «Les Inspirations ECO», Interfresa, l'association interprofessionnelle des producteurs andalous des fruits rouges dit que rien n'est encore décidé. D'habitude, et une fois la campagne bouclée, les représentants de la filière annonce la couleur de la prochaine campagne. La crise diplomatique entre les deux pays pourrait-elle jeter de l'ombre sur la prochaine campagne ? «Tout le monde est en vacances en ce moment mais nous n'avons eu vent d'un changement. Bien au contraire, malgré toute l'adversité, la campagne s'est déroulée dans de bonnes conditions et le bilan est grosso modo est positif», confie cette source autorisée au sein d'Interfresa. En somme, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. D'autant plus que le rapatriement des 12.000 ouvrières agricoles marocaines a connu un franc succès, et ce malgré les tensions qui affectent les relations bilatérales. Pourquoi, alors, les agriculteurs espagnols avait brandi la menace de faire appel à la main d'œuvre sud-américaine après la brouille entre les deux royaumes. Une menace qui revient à chaque fois que le climat diplomatique n'est pas au beau fixe. «Les associations qui s'agitent et menacent de ne recruter que 100 saisonnières marocaines sur les 12.000 qui sont sollicités par la filière. Mais, c'est une minorité et il ne faudrait pas leur prêter attention», confirme notre source. Celle-ci ajoute que pour le moment rien n'indique qu'il va y avoir un changement dans l'air. À priori, les entreprises doivent formuler leurs requêtes et demandes au service andalou de l'emploi, SAE, au cours de ce mois pour ensuite arrêter le chiffre exacte les besoins de la filière avant de transmettre cela au groupe de travail GECCO, la commission tripartie en charge de l'immigration. Celle-ci, regroupant les pouvoirs publics syndicats et patrons des exploitations agricoles, arrêtent le chiffre exact du contingent marocain qui devrait se déplacer à Huelva. Toutefois, les autorités des deux pays seront appelées à se réunir, par visioconférence, pour fixer les termes de cette campagne et les modalités du protocole. Par les temps qui courent et l'absence de communication entre les deux pays, est-il possible que la raison politique l'emporte sur les impératifs socioéconomiques ? L'avenir nous le dira ! Mobilisation consulaire Compte tenu des circonstances exceptionnelles d'accès au Maroc durant cette opération «Marhaba» atypique, les services consulaires marocains à Séville ont mis à la disposition des Marocains de cette région une assistance auprès des comptoirs des compagnies aériennes afin de venir en aide aux passagers non habitués aux tracas des vols. En effet, la fermeture des frontières terrestres a obligé des familles à emprunter la voie aérienne pour regagner le pays. Au vu de la complexité des consignes sanitaires et la paperasse que devraient remplir les passagers, dont bon nombre prennent un vol pour la première fois, cette assistance était d'un grand secours, confie un travailleur agricole marocain. Amal Baba Ali / Les Inspirations ECO