L'ouverture graduelle exceptionnelle des frontières profitera aux saisonnières marocaines travaillant dans les champs de fraises à Huelva. Un premier contingent de 660 journalières est arrivé hier mardi. Le premier contingent de saisonnières marocaines, de retour au bercail, est arrivé hier mardi. 660 ouvrières agricoles marocaines, faisant partie d'un contingent de 12.038 travailleuses agricoles originaires du Royaume, ont ainsi rejoint le pays, dans le cadre de l'opération retour de ces travailleuses à leur pays. Un dispositif spécial a été déployé au niveau du port d'Algésiras, d'où seront réalisées les dessertes de rapatriement des ouvrières. Comme pour l'année dernière et crise sanitaire oblige, les saisonnières ont toutes été soumises à des tests PCR, 48 heures avant leur embarquement, comme le stipulent les recommandations des autorités sanitaires marocaines. Dans une déclaration accordée aux Inspirations ECO, Pedro Marin, directeur de l'Association interprofessionnelle des producteurs de fruits rouges, Interfresa, s'est arrêté sur cette «complexe campagne», marquée par le climat et qui a fortement impacté le démarrage de la saison et a retardé la maturation des fruits, limitant ainsi les journées de travail. «Nous allons attendre le bilan des entreprises participantes, mais je peux vous assurer qu'a priori, il s'agit d'une saison positive», estime-t-il. «Nous sommes heureux qu'elles ( saisonnières, ndlr) puissent revenir dans des bonnes conditions et ce, grâce à la conjugaison des efforts de l'administration tant espagnole que marocaine et des pourparlers menés à temps», a-t-il ajouté. L'association ne manque pas d'adresser ses chaleureux remerciements et sa reconnaissance aux femmes marocaines et leur dévouement qui a permis de mener à bien cette saison. Interfresa, qui regroupe 90% des producteurs, s'est montrée satisfaite du degré de réactivité des autorités marocaines, malgré la tension et les conflits qui marquent actuellement les relations bilatérales entre les deux pays. Dans ce sens, des voix ont commencé à décrier le scandale et à s'agiter alors que les contrats des ouvrières agricoles ne sont pas arrivés à terme. C'est le cas de ce minuscule syndicat, l'Union des petits agriculteurs, qui a recruté à peine 300 ouvrières mais qui a voulu semer la panique dans les rangs des concernées. Cet agitateur a voulu jouer au trouble-fête en convoquant une manifestation devant le consulat général du Maroc à Séville, pour mettre la pression sur le Maroc, alors que les contrats étaient toujours en cours. À présent, UPA a fait entendre qu'elle souhaite faire appel à la main-d'œuvre venant d'Amérique latine, soi-disant, «pour ne plus dépendre d'un seul pays», avait lancé son président. Une menace brandie l'année dernière déjà, sauf que les producteurs finissent toujours par formuler des requêtes, voire des supplications pour réclamer la présence des saisonnières nationales. Cette année, le gouvernement espagnol a approuvé le recrutement d'un contingent pilote du Honduras, afin de mener une expérience dans ce sens et diversifier les sources de recrutement. Rappelons que ce secteur a exporté des marchandises d'une valeur de 428 millions d'euros, durant le premier trimestre de 2020. Une performance en hausse de 4%. La filière a le vent en poupe, donc, malgré le contexte de crise sanitaire. En 2019, elle a battu son record en expédiant un envoi en fruits rouges de 700 millions d'euros. Amal Baba Ali, DNC à Séville / Les Inspirations Eco