Ce ne sont pas 20.000 mais 15.000 ouvrières qui pourront aller travailler en Espagne. Seront-elles 15.000 ou 20.000 saisonnières à se rendre dans les champs de Huelva pour la prochaine campagne de cueillette de fruits rouges ? Selon le ministre marocain de l'Emploi et de la formation professionnelle, Mohamed Yatim, 20.000 ouvrières agricoles marocaines seront recrutées durant la prochaine campagne dans les exploitations andalouses de fruits rouges. Cependant, les patrons espagnols ne sont pas du même avis. Selon le média local Huelva Informacion, ce chiffre est un peu «gonflé». Rafael Dominguez, gérant de Freshuelva, la plus importante association de producteurs et exportateurs de fruits rouges, a lui aussi démenti cette annonce. Selon lui, le contingent sera composé de 15.000 ouvrières agricoles marocaines. Le responsable de ce puissant groupement des patrons des exploitations a souligné que c'est le nombre qui a été fixé durant la dernière réunion qu'a tenu le secteur avec les représentants du ministère marocain de l'Emploi, de l'Anapec, ainsi que des responsables du gouvernement central et local à Huelva. De ce fait, les autorités marocaines ont formulé clairement leurs attentes durant la réunion qui a eu lieu en novembre dernier. Le nombre des ouvrières doit être précis pour éviter que des travailleuses restent sans jour de travail et donc sans rémunération. Cependant, rien n'est décidé encore. La décision finale sera prise, en concertation avec le gouvernement central à Madrid, au cours d'une réunion qui devrait avoir sous peu. Une chose est claire, les deux parties, marocaine et espagnole, sont déterminés à ce que cette campagne soit «exemplaire sûre et ordonnée». Ainsi, les deux gouvernements se sont engagés pleinement dans cette phase préparatoire. Le Maroc a mandaté une importante délégation chapeautée par le secrétaire général du ministère de tutelle, pour transmettre ses revendications. Les services consulaires marocains à Séville ont, à leur tour, renouvelé leurs engagements à suivre de près le déroulement de cette campagne. À cet effet, les autorités diplomatiques ont réitéré l'appel à la direction des saisonnières pour prendre contact avec le consulat général du Maroc à Séville en cas de problème. Sur ce registre, le ministère songe même à la mise en place d'un numéro vert pour recevoir les doléances des concernées et les orienter. Mais bien avant, l'Anapec mènera une campagne de sensibilisation auprès des ouvrières agricoles afin de leur expliquer leurs droits ainsi que leurs obligations. Toujours au sujet des nouveautés, les ouvrières qui cumulent plus de 4 campagnes à leur actif, pourraient accéder à un titre de séjour afin d'encourager ce modèle de migration circulaire apprécié et loué par les autorités européennes.