Une convention collective sera paraphée durant les prochains jours entre une organisation patronale agricole et une ONG pour veiller au respect des droits et conditions de travail des saisonnières marocaines travaillant dans les exploitations agricoles de la province de Huelva. Le gouvernement régional d'Andalousie a fini par réagir suite à la polémique des agressions sexuelles infligées aux saisonnières marocaines dans les exploitations de fraises et fruits rouges à Huelva, dans le sud de l'Espagne. Selon une source gouvernementale citée par la revue www.lamaredeonuba.es, le gouvernement andalou était au fait de l'existence de certains cas de pratiques abusives et d'agressions à l'égard des journalières marocaines. Toutefois, le gouvernement andalou a estimé qu'il s'agit de cas isolés et non de pratique généralisée. "Les problèmes d'abus et les pratiques condamnables existent et sont connues (...), il est normal que certains cas ponctuels, comme ceux publiés dernièrement, provoquent une alarme sociale et suscitent l'intérêt des médias", a déclaré l'Exécutif andalou. C'est la première sortie de l'Exécutif andalou après la polémique qu'a suscité la publication d'un reportage par un site allemand. Celui-ci a dénoncé des violences sexuelles et d'intimidation envers les femmes s'affairant dans les exploitations andalouses, principalement des Marocaines. La haute autorité andalouse a insisté cependant sur le fait qu'il s'agit de cas isolés et qu'une dizaine de milliers de travailleurs agricoles sont présents dans les champs de Huelva, durant la campagne de fruits rouges, a souligné la source gouvernementale régionale. Celle-ci a couru à la rescousse des agriculteurs «honnêtes dans la province de Huelva, qui s 'efforcent à offrir de bonnes conditions de travail à leurs employés et à respecter la réglementation en vigueur». Le gouvernement andalou reconnait volontiers la faiblesse de la présence syndicale dans ces lieux de travail agricole ainsi que l'insuffisance des inspections de travail. À cet effet, l'équipe gouvernementale andalouse a annoncé que dans les prochains jours, un accord sera signé entre une organisation patronale agricole et une ONG, rompue au travail sur les affaires de la migration et des étrangers. Selon les termes de cet accord, qui sera paraphé dans les prochains jours, l'ONG en question s'occupera de faire un suivi rigoureux des conditions de travail des saisonnières dans les plantations recrutant la main d'œuvre étrangère. De plus, un guide des bonnes pratiques du recrutement des ouvriers agricole sera élaboré et où les entrepreneurs seront appelés à souscrire aux engagements retracés dans ce catalogue. De surcroit, les patrons des exploitations agricoles doivent s'engager à fournir un logement décent et totalement gratuit à leurs employés. Le logement en question devrait répondre aux exigences en vigueur en matière de salubrité et d'hygiène, souligne le texte en question. De son côté, l'ONG veillera au respect de ces dispositions par les recruteurs espagnols et interviendra en cas de conflit entre les deux parties. De même, l'organisme non gouvernemental délivrera des certificats de bonne conduite et de qualité aux entreprises agricoles ayant accompli dûment les objectifs tracés par ladite convention. L'affaire a fait couler beaucoup d'encre en Espagne suite à une publication des journalistes de Buzzfeed News, lesquels se sont déplacées en Espagne, au Maroc et en Italie, à la rencontre de 100 journalières. Parmi elles 28 saisonnières ont assuré avoir été victimes d'agression sexuelle de la part de leur superviseurs espagnols et marocains aussi. Le pure player www.elespanol.com a annoncé qu'il a mis à la disposition du ministère public de cette province ainsi que la Guardia Civil, les résultats d'une enquête menée auprès de ces femmes, lesquelles ont confirmé les abus. Deux sons de cloche Le ministère marocain de l'Emploi et de l'Insertion professionnelle est formel. Après une visite d'inspection effectuée au niveau des exploitations agricoles à Huelva, des usines de conditionnement des produits agricoles et des logements des ouvrières marocaines, le ministère affirme qu'aucun «cas spécifique d'abus ou de violation à l'encontre des ouvrières marocaines n'a été constaté, ni à l'égard de leurs collègues dans les autres exploitations». D'ailleurs, selon le département de Mohamed Yatim, aucune plainte pour abus ou violence n'a été enregistrée auprès des autorités espagnoles ou des services consulaires marocains à Séville.