Un rapport a été publié, ce samedi 19 mai 2018, par le journal espagnol « EL ESPAÑOL » dénonçant la maltraitance et les agressions sexuelles dont des travailleuses saisonnières marocaines disent avoir été victimes dans la province Andalouse de Huelva. Le journaliste auteur de l'article et le photographe l'ayant accompagné ont entendu le témoignage de huit femmes marocaines. Travaillant dans des villages situés à 70 ou 80 kilomètres les uns des autres, ces femmes ne se connaissent pas entre elles. Néanmoins, leur histoire est commune : Toutes dénoncent le viol dans les exploitations agricoles, les agressions physiques, les abus sexuels et pas seulement. Elles protestent aussi contre les mariages forcés négociés avec des maris qui ne cherchent, en vérité, que des femmes pour « laver leurs vêtements et nettoyer leur maison » en échange de relations sexuelles forcées. Le Journal a choisi de garder secrètes les informations concernant les entreprises, les endroits exacts ainsi que le noms des victimes, avant de les livrer exclusivement aux autorités locales. « Ils savent que nous sommes pauvres, que nous avons des enfants, beaucoup d'entre nous sont divorcées ou veuves. Nous sommes menacées d'expulsion si nous ne nous livrons pas à leurs désirs sexuels. Dans les exploitations agricoles, ils nous touchent, nous maltraitent, nous insultent … » dit Habiba, divorcée et mère de quatre enfants. Elle est l'une des victimes qui ont accepté de témoigner pour dénoncer les abus sexuels. » Dans les chambres, ils nous obligent à coucher avec eux, de céder et de nous taire au risque de nous faire expulser. » Et d'ajouter: « Nous sommes leurs esclaves sexuelles ». « C'est l'enfer », confie Malak, une des autres victimes d'agressions sexuelles. Mariée et mère de trois enfants, elle raconte comment son employeur a essayé d'abuser d'elle. Un enfer qu'affirment vivre également Amina, Dalia, Chania… et d'autres saisonnières qui ont peur de dénoncer leurs agresseurs, par crainte de perdre leur travail et se faire expulser. Pour rappel, le ministère marocain du Travail duquel relève l'Anapec (agence d'intermédiation étatique pour l'emploi qui envoie chaque année des saisonnières marocaines travailler en Espagne) a démenti formellement l'existence d'agressions sexuelles sur les saisonnières marocaines. Son démenti a été formulé à la suite d'une enquête que ce département affirme avoir diligentée. Après les nouvelles révélations, une cintre-enquête s'impose.