La santé psychique des Marocains va mal. C'est un état des lieux valable aussi bien au niveau des citoyens qu'au niveau de la politique publique. C'est ce qu'a exprimé le ministère de la Santé, El Hossein El Ouardi, hier au Parlement. Il place, en effet, la santé mentale et psychique au premier rang de ses priorités avec pour objectif de "remédier à la situation dont elle pâtit". "Cette situation préoccupante fait de la promotion du secteur une des priorités au cours des prochaines années", souligne El Ouardi. D'ailleurs, dans le cadre du plan d'action 2012-2016 de son département et relatif à la santé mentale, une série de mesures ont été prises. On parle notamment du renforcement de la capacité d'hébergement des établissements psychiatriques, qui sera portée à 3.000 lits avant fin 2016, contre 2.234 actuellement. Concernant le déficit en ressources humaines, le ministre prévoit la formation de 30 psychiatres par an et la mise en place de quatre sections universitaires de pédopsychiatrie et de psychiatrie pour adolescents, ainsi que la formation de 10 médecins spécialisés en psychiatrie et de 185 infirmiers spécialisés par an. Quant au volet financier, El Ouardi a fait savoir qu'en 2012, un budget de 35 millions de DH a été alloué à la modernisation et au développement des établissements de traitement des maladies mentales et psychiques. Par ailleurs, un montant de 50 millions de DH sera également consacré aux médicaments, de sorte à permettre à près de 150.000 patients d'en bénéficier gratuitement chaque année. Le ministre a également fait état d'un projet d'élargissement du programme de réduction des risques de consommation de drogues pour atteindre 8.000 bénéficiaires d'ici 2016.