Le groupe du Progrès démocratique au sein de la Chambre des représentants a ouvert le bal des journées d'étude programmées au cours de cette session d'automne. La parti du ministre de la Santé s'est focalisé sur l'une des thématiques les plus discutées actuellement au sein du département d'El Hossein El Ouardi : la santé mentale. Le débat qui a pu réunir les députés de l'opposition a permis de tracer les grandes priorités du gouvernement pour améliorer les services sanitaires adressés à cette catégorie de malades de plus en plus nombreuse à demander un traitement au sein des centres de santé. «Effectivement, des contrastes subsistent au niveau de la carte sanitaire, nous accusons un manque en ressources humaines», a admis le ministre de la Santé. «Le ministère a programmé 800 nouveaux lits pour atteindre une capacité litière de 3.000 lits avant la fin 2016». 4 nouveaux services pour la pédopsychiatrie seront mis en place en partenariat avec le département de l'Enseignement supérieur, afin de pouvoir former 30 médecins spécialistes annuellement. Les suggestions des députés ont tourné autour des nouvelles exigences constitutionnelles du droit d'accéder aux services sanitaires, ainsi que sur la révision à la hausse des dotations budgétaires accordées aux services spécialisés. Même si 150.000 malades ont pu bénéficier gratuitement des médicaments au cours de cette année 2012, les parlementaires ont appelé à entamer de manière urgente des actions en vue de sensibiliser les décideurs, mais aussi la société civile sur «le droit des malades mentaux à disposer d'une prise en charge respectueuse de leur dignité et de leur citoyenneté», a indiqué le président du groupe du Progrès démocratique à la 1re Chambre, Rachid Roukbane. Les constats relevés mettent également l'accent sur l'inadéquation des textes législatifs et réglementaires, ainsi que sur le mode de gestion (SEGMA) appliqué qui reste inadapté à la nature des établissements psychiatriques, avec l'existence de structures non opérationnelles bien que récemment construites et équipées, comme c'est le cas à Tiznit, Nador et Hay Mohammadi à Casablanca. «La plupart des établissements ne disposent pas d'ambulances et la literie est dans un état déplorable dans la plupart des établissements», ont noté plusieurs membres du Parlement durant l'échange qui a eu lieu avec le département de tutelle. Le secteur public compte à fin 2012, 172 psychiatres et 740 infirmiers spécialisés en psychiatrie, sans compter les 131 spécialistes opérant dans le secteur privé au moment où 54% des psychiatres exercent sur l'axe Casablanca-Rabat. Le Plan national de la santé mentale qui arrive à terme en décembre 2012, doit pour sa part présenter son bilan après sa mise en œuvre en 2008, avec un état des lieux précis des 25 structures hospitalières spécialisées en santé mentale, y compris les 80 unités de consultations ambulatoires, ainsi que les 5 centres médico-psychologiques pour enfants et adolescents. Les principales pistes identifiées durant cette journée d'étude insistent sur «l'amélioration de l'accessibilité et de la qualité de prise en charge des malades mentaux et l'adoption du statut d'infirmier spécialisé en psychiatrie».