Isabel Diaz Ayuso, qui a défié pendant des mois le gouvernement central espagnol en maintenant commerces et bars ouverts pendant la crise sanitaire du coronavirus, a remporté mardi un scrutin régional, selon les résultats partiels et un sondage après la fermeture des bureaux de vote. Des centaines de partisans brandissant des drapeaux se sont réunis devant le siège du Parti populaire (PP), scandant «Liberté ! Liberté !», alors que les résultats partiels créditent Isabel Diaz Ayuso d'une large victoire. «Liberté» fut, en effet, le maître-mot de la campagne des conservateurs, dont la candidate Isabel Diaz Ayuso avait misé sur une stratégie sanitaire souple face au coronavirus pour attirer les électeurs. Les détracteurs de la dirigeante régionale l'ont alors accusée de négliger les services de santé au profit des entreprises, mais rien n'y fit. Ainsi, après dépouillement de 74% des bulletins, le PP devrait disposer de 64 sièges au Parlement de la région de Madrid, contre 30 après le scrutin précédent d'il y a deux ans. Il n'a, toutefois, pas remporté assez de sièges pour contrôler la région sans l'aide d'un autre parti. Le PP, qui contrôle la région de Madrid depuis 26 ans, pourrait, avec cette victoire convaincante, bénéficier d'un élan au niveau national, alors qu'il est la deuxième force politique du Parlement espagnol, derrière le Parti socialiste (au pouvoir). Le parti d'extrême droite Vox, crédité de 13 sièges contre 12 jusqu'alors, selon les résultats préliminaires, se présente comme le favori pour former une alliance avec le PP dans l'Assemblée régionale composée de 136 sièges. Ciudadanos (centre droit), qui avait remporté 26 sièges il y a deux ans et dirigeait la région aux côtés du PP, s'est effondré, ne remportant aucun siège selon le sondage réalisé par GAD3 et les résultats préliminaires. En recul, le Parti socialiste, du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, devrait obtenir 25 sièges, contre 37 actuellement, un total insuffisant pour lui permettre de rivaliser avec le PP en s'associant à d'autres partis de gauche. À l'inverse de nombreux scrutins organisés ces derniers mois pendant la crise sanitaire, la participation a été élevée (74% contre 64% en 2019). Sami Nemli avec agences / Les Inspirations Eco