Plus de 938,7 MMDH de prêts ont été accordés de janvier à fin novembre 2020. Une reprise portée particulièrement par les crédits octroyés aux ménages et les produits de trésorerie adressés aux entreprises. En parallèle, les créances en souffrance ne cessent de s'amplifier L'encours global des crédits bancaires reprend des couleurs à fin novembre 2020, selon les dernières statistiques de Bank Al-Maghrib (BAM). Plus de 938,7 MMDH de prêts ont été ainsi accordés représentant ainsi une hausse de 5,2% en glissement annuel. D'un mois à un autre, l'encours s'est renforcé de 2,05 MMDH, soit une augmentation de 0,2%. Une progression qui marque une rupture avec les évolutions des derniers mois, impactée essentiellement par les effets de la crise sanitaire. À fin octobre 2020, l'encours global affichait un repli de 0,9% en glissement mensuel. La situation actuelle des crédits bancaires traduit entre autres la décélération de la croissance des prêts aux sociétés non financières privées qui passe de 6,9% à 6%, l'accélération de la progression des crédits aux ménages de 2,3% à 2,7% et de celle aux sociétés non financières publiques à 4,4% après 4%. La ventilation par objet économique des crédits alloués au secteur non financier fait ressortir une baisse du rythme de progression des facilités de trésorerie passant ainsi de 10,8% à 9%. Une grande partie des entreprises devant faire face à la baisse de leur activité ont du souscrire aux crédits de trésorerie garantis par l'Etat (Damane relance et Damane Oxygène) mise en place par le Comité de veille économique (CVE) au début de la crise sanitaire. Par ailleurs, l'état d'urgence, le confinement et les pertes d'emploi ont eu un sérieux impact sur la capacité d'emprunter des ménages. Les crédits à la consommation se sont en effet inscrits dans une tendance baissière. Les prêts qui s'affichaient déjà en repli de 2,9% à fin octobre 2020, se sont rétracté de 3,3% au terme du onzième mois de l'année à 54,58 MMDH. Ceci étant, les crédits à l'habitat enregistrent une hausse de 2,7% à 220,57 MMDH, boostés en partie par le financement participatif qui s'est apprécié de 45% à 10,7MMDH. Hausse des créances en souffrance Les statistiques de Bank Al Maghrib font également ressortir l'état inquiétant des créances en souffrance. Que ce soit du côté des entreprises que des ménages, les deux parties ne semblent pas être en état d'honorer les échéances de remboursement. Les créances en souffrance ont atteint à fin novembre un niveau record de 80,17 MMDH, s'amplifiant ainsi de 14,7% par rapport à la même période de l'année précédente. Dans le détail, une hausse de 11,8% des impayés a été enregistrée au niveau des entreprises privées non financières (44,33 MMDH) combinée à une augmentation de 18,6% des créances en souffrance des ménages (34,55 MMDH). Ces dernières ont connu une connue une nette augmentation d'un mois à l'autre. Elles affichaient une hausse de 3% en glissement annuel alors qu'elles n'avaient cru que de 0,7% entre fin septembre et fin octobre. Notons que pour soutenir les ménages, le CVE avait été décidé le report des échéances des crédits bancaires immobiliers et à la consommation et ce de la période allant de mars à juin 2020.Une situation qui devrait pousser les banques de la place à provisionner davantage, entrainant une hausse du coût du risque. Ce qui pèsera considérablement sur leur rentabilité. À fin juin 2020, le secteur bancaire avait déjà accusé une baisse de 47% de son résultat net, sous l'effet principalement de la montée significative du coût du risque de crédit et de la contribution au fonds Covid-19. À fin octobre, le taux de sinistralité avait accéléré à 8,5% contre 7,6% à fin décembre 2019. Le portefeuille des créances en souffrance détenu par les banques a augmenté de 69 MM DH à 79,6 MMDH entre décembre 2019 et octobre 2020. À cet égard, le taux de créances en souffrance des banques à fin octobre s'est aggravé à 10,8% pour les entreprises non financières et à 9,2% pour les ménages contre respectivement 10,1% et 8% à fin 2019.