Les camarades de Benkirane ont, semble-t-il, réussi leur premier test de vérité. Les législatives partielles du 4 octobre ont finalement tourné à l'avantage de la formation du chef de gouvernement. Le Parti de la justice et du développement (PJD) a raflé trois des quatre sièges qui étaient en jeu. Dans la circonscription de Tanger-Asilah, deux sièges sur trois ont été remportés par les candidats du Parti de la lampe, en l'occurrence Abdellatif Berrouhou et Mohamed Diyaz. L'Union constitutionnelle a faussé la plupart des pronostics en s'adjugeant le troisième siège, mettant ainsi le PAM hors course dans cette compétition, durant laquelle la formation dirigée par Mustapha Bakkoury était pourtant très attendue. Nuance ! L'échec a été cuisant pour le Parti du tracteur, qui a également subi un autre revers dans la circonscription Gueliz-Annakhil, où Ahmed El Motassadeq du PJD a remporté l'unique siège à pourvoir. In fine, le duel PJD-PAM, qui constituait un des enjeux de ces partielles, a tourné à l'avantage du parti de Benkirane, qui consolide ainsi son assise au Parlement avec trois sièges supplémentaires. Au total, le PJD porte à 107 le nombre de ses représentants à la première Chambre. «Cette victoire constitue une reconnaissance des Marocains envers l'action du PJD ou du gouvernement», jubile Abdelali Hamieddine, membre du secrétariat du Parti de la lampe, pour qui, cette victoire est aussi «un signal fort adressé au PAM». Si certaines figures du Parti du tracteur se refusaient à tout commentaire au lendemain de ce revers, le politologue Mohamed Darif relativise pour sa part l'avantage obtenu par le PJD. «Mathématiquement parlant, le PJD a perdu un siège lors de ces législatives partielles. Car en novembre dernier, le parti avait remporté les trois places en jeu dans la circonscription de Tanger-Asilah. Cette fois, il se retrouve avec une de moins», fait observer l'analyste politique. Pour Darif, «ces résultats ne démontrent ni une avancée du PJD, ni un recul de l'opposition». Il est encore «très tôt pour juger», estime-t-il, en rappelant que la compétitivité électorale d'un parti politique se construit dans le temps. Autre bémol, la faible mobilisation des électeurs lors du scrutin. Le ministère de l'Intérieur n'a certes pas communiqué de chiffres à ce propos, mais le taux de participation est jugé faible. «Ce qui veut dire, à en croire Darif, que les Marocains n'ont pas encore été réconciliés avec les urnes». On y verra plus clair lors des communales de juin prochain.