Le PJD a récupéré trois de ses quatre sièges parlementaires invalidés par le Conseil constitutionnel. Ce scrutin cachait derrière un enjeu de taille, celui de tester la popularité du parti au pouvoir. Abdellatif Berroho (PJD) et Mohamed Zemmouri (UC), deux des trois élus à la Chambre des représentant pour la circonscription Tanger-Asilah. Le PJD est sorti gagnant des élections législatives partielles. Le parti de la Lampe a réussi à récupérer trois des quatre sièges parlementaires qui lui avaient été retirés suite à une invalidation par le Conseil constitutionnel. À Tanger, le PJD a récupéré deux sièges tandis que le troisième est revenu au candidat de l'Union constitutionnelle (UC). Abdellatif Berroho et Mohamed Diaz, tous deux du PJD et Mohamed Zemmouri de l'UC ont donc été élus jeudi membres de la Chambre des représentants pour la circonscription Tanger-Asilah. Au total, près de 300 000 électeurs étaient appelés aux urnes dans cette circonscription. Plus de la moitié des voix a été attribuée au PJD alors que l'UC a décroché 24 % des votes. À Marrakech, Ahmed El Motassadeq du PJD a été réélu membre de la Chambre des représentants pour la circonscription de Guéliz-Annakhil. El Motassadeq a emporté l'élection face à Zakia El Mrini du PAM. Dans la circonscription Guéliz-Annakhil à Marrakech, le vote concernait 149 000 électeurs. Ces élections partielles ont, comme de coutume, connu un très faible taux de participations : 20 % des électeurs ont voté à Tanger-Asilah et seulement 16 % dans la circonscription Guéliz-Annakhil. La bataille de Tanger De nombreux pronostics prévoyaient la récupération de deux sièges à Tanger-Asilah par le PJD et de la victoire du candidat PAMiste pour le troisième siège. À Tanger, l'UC était également considéreé favori. Mais ce sont les tensions entre le Tracteur et la Lampe qui ont le plus marqué la campagne électorale. Les deux partis se sont renvoyés la balle à maintes reprises et se sont attaqués par accusations interposées à travers les médias et le recours à la justice. Artillerie lourde Pour récupérer ses sièges parlementaires, le PJD a sorti l'artillerie lourde et a mobilisé la quasi-totalité de ses ministres au gouvernement. El Khalfi, Rabbah et Benkirane himself se sont mobilisés lors de meetings à Tanger et à Marrakech. Le PJD a également fait du porte-à-porte afin de mobiliser les électeurs. Une stratégie qui semble avoir porté ses fruits puisque le parti a récupéré trois sièges sur quatre. À première vue, le PJD est sorti gagnant de ce que beaucoup ont qualifié de test de popularité anticipé. En effet, ces élections viennent après neuf mois à la tête du gouvernement, et leur caractère anticipé vient du fait qu'elles se déroulent avant les communales dont aucune n'est encore annoncée. Passées presque inaperçues, ces élections étaient avant tout un test de popularité pour le PJD. Leurs résultats ne changeront rien à la carte politique vu le nombre de sièges que détient le parti (107), alors que l'Istiqlal est loin derrière avec 60 sièges. Si l'on se fie au nombre de sièges regagnés par le PJD, celui-ci a réussi à récupérer trois des quatre sièges invalidés par le Conseil constitutionnel et aurait donc réussi son test de popularité. L'inverse aurait semé le doute sur la popularité du PJD, près d'un an après son accession au gouvernement et après avoir subi de nombreuses critiques ces derniers mois. Mais du fait du faible taux de participation, la question se pose sur la pertinence d'une telle conclusion. De plus, le scrutin ne concernait que deux circonscriptions dans tout le pays. S'il a bien réussi à reprendre ces trois sièges, il serait risqué d'en conclure que ces résultats ont une quelconque signification quant au taux de popularité du parti de Benkirane. Quatre sièges parlementaires invalidés Juin dernier, le Conseil constitutionnel avait invalidé l'élection de quatre députés du PJD pour cause « d'exploitation de signes religieux lors de la campagne électorale » des législatives de 2011. Dans la circonscription Tanger-Asilah, l'annulation de l'élection de trois députés a été décidée suite à une plainte d'Adil Dfouf, quatrième élu dans la même circonscription et membre du Conseil national du PAM. Les candidats du parti de la Lampe à Tanger appartenaient à la liste de Najib Boulif, actuel ministre délégué aux Affaires générales et de la gouvernance. À Marrakech, c'est un candidat du RNI qui a demandé l'annulation de l'élection du PJDiste Ahmed El Moutassadiq. * Tweet * *