Le PJD (Parti de la justice et du développement) de nouveau face à face avec son électorat. Le parti qui conduit la majorité gouvernementale et parlementaire depuis les dernières législatives, devra recouvrir quatre sièges perdus il y a quelques mois. En effet, le Conseil constitutionnel avait accepté le recours de certains candidats dans les dernières Législatives de 2011. Ces derniers avaient accusé les candidats pjdistes qui avaient été déclarés vainqueurs à l'issue du scrutin d'avoir utilisé des symboles religieux dans la campagne électorale. Au total, le parti de la lampe perdra quatre sièges, trois dans la circonscription de Tanger-Asilah et un quatrième dans la circonscription de Marrakech Gueliz-Nakhil. A quelques jours des élections partielles, les responsables du PJD restent confiants quant à la capacité de leurs candidats à recouvrir les sièges invalidés par les magistrats du Conseil constitutionnel. D'ailleurs tous les parlementaires déchus de leurs mandats ont été choisis de nouveau par le parti de la lampe pour défendre ses chances dans les élections partielles. Sauf que la tâche ne sera pas facile particulièrement à Tanger où le parti avait réussi en 2011 la prouesse de gagner trois sièges. Selon Miloud Belkadi, politologue, la formation du chef de gouvernement trouvera beaucoup de difficultés à réitérer la même performance le 4 octobre prochain. «Je pense que le PJD ne pourra pas gagner cette fois-ci les trois sièges comme ce fut le cas lors du scrutin du 25 novembre 2011. Il ne faut pas oublier que le contexte a complétement changé aujourd'hui pour des raisons multiples», explique-t-il. Et de poursuivre : «Lors des dernières Législatives, le PJD était dans l'opposition. On pouvait bien constater l'empreinte d'un parti d'opposition dans son programme et sa campagne électorale à la veille du 25 novembre 2011. Ceci a concouru à la séduction des électeurs qui lui ont donné leurs voix dans les élections. Aujourd'hui, le PJD est le chef de file de la majorité au pouvoir au Parlement et au gouvernement. Le discours du PJD dans la campagne ne pourra plus être le même». D'autres facteurs pourront également peser en faveur des rivaux politiques du parti de la lampe à Tanger. Pour M.Belkadi, les partis de l'opposition sont très bien organisés dans cette ville du nord. Il s'agit notamment du PAM (Parti authenticité et modernité), le RNI (Rassemblement national des indépendants), l'UC (Union constitutionnelle) et l'USFP (Union socialiste des forces populaires). Ces partis mettront toutes leurs forces pour vaincre les candidats du parti de Benkirane. «Cela dit, il faut reconnaître que le PJD dispose aussi d'une assise populaire considérable dans le nord, notamment dans la ville de Tanger. Il a donc de fortes chances de gagner un à deux sièges sur les trois sièges mis en jeu», affirme-t-il. Mais le défi ne se limite pas pour le parti de la lampe au recouvrement des quatre sièges lors du scrutin du 4 octobre. Les responsables aspirent plus à une victoire symbolique alors que leur parti dirige les affaires publiques depuis bientôt une année. «C'est un test qui permettra au PJD de voir si son électorat le soutient toujours après quelques mois passés aux commandes de l'Exécutif. En cas d'échec, les responsables devront tirer les conclusions nécessaires avant les élections communales et régionales», conclut Miloud Belkadi.