C'est officiel. La date des élections partielles est désormais connue. Un décret du chef de gouvernement annonce le scrutin partiel dans les circonscriptions de Tanger Asilah et celles de Guelliz Nakhil à Marrakech le 4 octobre prochain. Même si ces élections sont partielles, elles devraient cependant attirer l'attention de tous les observateurs de la scène politique et partisane. Il s'agit, en effet, d'un premier test pour le PJD (Parti de la justice et du développement) depuis sa victoire remarquable lors des dernières législatives du 25 novembre 2011. Sur les 107 sièges obtenus à l'issue de ces élections, le parti en a perdu 4 dont trois sièges à Tanger et un quatrième à Marrakech. Le conseil constitutionnel avait invalidé l'élection des quatre députés pjdistes en l'occurrence Ahmed Moutassadaq dans la ville ocre et Abdelatif Berrahou, Mohamed Diyaz et Mustapha Chawati à Tanger, lorsqu'il a accepté le recours présenté par d'autres candidats dans les mêmes circonscriptions. Ces derniers avaient accusé les vainqueurs lors du scrutin d'avoir utilisé des symboles religieux dans leur campagne électorale qui avait précédé les Législatives. Le PJD qui conduit la majorité gouvernementale et parlementaire tentera de recouvrer les sièges perdus. La semaine dernière, le parti a renouvelé sa confiance dans les parlementaires déchus pour qu'ils défendent de nouveau les chances du PJD dans les prochaines élections partielles. Selon le décret du chef de gouvernement, la déposition des candidatures sera du 16 au 20 septembre. La campagne électorale est prévue, quant à elle, du 21 septembre au 3 octobre, soit la veille du scrutin. Même si certains responsables PJD restent confiants quant à la capacité des candidats du parti à gagner, d'autres craignent que le parti ne parvienne pas à retrouver la totalité des sièges perdus. Une source au sein du PJD affirme que la principale difficulté réside dans la réorganisation des élections uniquement pour les sièges perdus par le parti et non pas dans toute la liste de la circonscription. Ceci veut dire qu'il y aurait probablement un nombre plus important de candidats des différents partis politiques pour des places un peu moindres. C'est le cas notamment à Tanger où le PJD sera concurrencé par des formations politiques comme le PAM (Parti authenticité et modernité). Même si la perte d'un ou deux sièges parmi ceux perdus suite à la décision du Conseil constitutionnel n'aura aucun impact sur la place du PJD en tant que première force parlementaire à la Chambre des représentants, il s'agira plutôt pour le parti de la lampe de mesurer l'effet des mesures prises dans le cadre du gouvernement qu'il conduit sur sa popularité auprès de son électorat. La hausse des prix du carburant à la pompe ainsi que la gestion de certains dossiers comme l'emploi pourraient ainsi conditionner le vote des électeurs dans les deux circonscriptions concernées. La perte d'un ou plusieurs sièges sera comme un avertissement pour le parti avant les prochaines communales alors que la reconquête de la totalité des sièges confortera le PJD dans les choix qu'il a affichés depuis la formation du gouvernement. Les élections partielles seront également un événement important dans la mesure où ce scrutin sera le premier organisé sous le gouvernement Benkirane et surtout, sous la supervision d'un ministre de l'intérieur issu pour la première fois d'un parti politique.