Saâd Eddine El Othmani estime que le découpage électoral présenté par le gouvernement «n'est pas démocratique». Dans des déclarations à l'agence de presse algérienne (APS), le S.G du PJD affirme que ce découpage est destiné à contrer son parti. Saâd Eddine El Othmani a fini par dire tout le mal que son parti pensait du découpage électoral proposé par le gouvernement pour le déroulement du prochain scrutin législatif. Le secrétaire général du PJD a choisi l'agence de presse algérienne (APS) pour tirer à boulets rouges sur ce découpage qui est toujours au stade de proposition et pour lequel le gouvernement attend encore les observations, critiques, voire amendements souhaités par les partis politiques. «Le nouveau découpage présenté par le gouvernement n'est pas démocratique», a déclaré Saâd Eddine El Othmani à l'agence officielle algérienne. Le secrétaire général du PJD va encore plus loin en insinuant que ledit découpage électoral aurait été élaboré pour contrer son parti. «Toutes les villes où le PJD a été très présent, en 2002, ont été revues», précise M. El Othmani avant de conclure, sur ce chapitre-là, en affirmant que le «code (électoral) ne répond pas aux attentes des Marocains». Le patron du parti islamiste, dans ses déclarations à l'APS, ne fait que reprendre une thèse véhiculée par le PJD depuis bientôt plusieurs mois et selon laquelle le ministère de l'Intérieur aurait cherché à déboucher sur un dispositif législatif visant à éviter le raz-de-marée de ce parti. Avec l'annonce des changements apportés au découpage électoral, le PJD a encore focalisé sur certains détails pour se mettre dans le rôle de la victime. Il affirme que ce découpage aurait été fait sur mesure pour lui barrer la route et notamment dans des villes comme Tanger, Casablanca, Marrakech et Fès, entre autres. Dans ces dernières villes, l'étendue de quelques circonscriptions avait été réduite ou augmentée alors que plusieurs autres avaient été scindées en deux. La raison en est que le découpage électoral doit être conforme avec le découpage administratif et les nouveautés introduites depuis la date des dernières élections : la création de nouvelles préfectures notamment. Pour le PJD, il en serait autrement. Si des ajustements avaient été introduits à Tanger, affirment quelques responsables du PJD, ce serait pour «éparpiller» l'électorat islamiste dans cette région. Le PJD avance encore un autre argument pour douter, d'avance, de la transparence des prochaines élections. Pour ses responsables, la réduction à 3, voire 2, du nombre des sièges impartis à la majorité des circonscriptions remettrait en cause le sens de l'adoption du scrutin à la proportionnelle et déboucherait sur un mode plus proche du scrutin uninominal. «Cela nous rapproche plus du scrutin uninominal que du scrutin à la proportionnelle et cela n'est pas la meilleure manière de lutter contre l'usage de l'argent», déclarait Saâd Eddine El Othmani à ALM, la semaine dernière. Dans ses déclarations à l'APS, le secrétaire général du PJD revient également sur la polémique qui avait accompagné l'élaboration et les débats autour des lois électorales pour en conclure que le ces lois n'allaient en rien favoriser la lutte contre la balkanisation du champ politique. Et encore moins une participation effective des petites formations politiques. Le PJD dispose d'un groupe parlementaire composé de 42 députés élus en septembre 2002. A la Chambre des conseillers, il ne dispose d'aucun membre. Lors du scrutin partiel du 8 septembre 2006, aucun de ses 41 candidats n'a réussi à remporter un siège. Pour le parti islamiste, c'est la preuve que ses candidats, intègres, évitent de recourir au pouvoir de l'argent.