Il reste à peine huit semaines avant l'organisation des élections sous le gouvernement Benkirane. Même s'il s'agit d'élections partielles pour le remplacement des quatre députés pjdistes déchus de leurs mandats suite à une décision du Conseil constitutionnel, l'événement reste de taille. «Nous attendons aujourd'hui le décret du ministère de l'intérieur fixant une date pour les élections. La publication de ce décret pourrait intervenir très bientôt puisque la loi donne un délai de trois mois pour l'organisation des élections partielles», affirme Slimane El Amrani, député du PJD à la première Chambre. En effet, la loi donne une durée de trois mois pour le gouvernement afin d'organiser des élections pour remplacer les parlementaires déchus. Dans ce sens, l'article 91 de la loi organique relative à la Chambre des représentants stipule que : «Il est procédé à des élections partielles lorsque la Cour constitutionnelle ordonne l'organisation de nouvelles élections à la suite de l'invalidation d'un ou de plusieurs représentants. Ces élections partielles doivent se dérouler dans un délai de 3 mois à partir de la date de la publication au Bulletin officiel de la décision de la Cour constitutionnelle». Pour l'instant, le gouvernement n'a pas encore communiqué sur ce sujet, mais une petite opération de calcul montrera que l'Exécutif n'a devant lui qu'un peu plus de 8 semaines pour organiser le scrutin partiel. La décision du Conseil constitutionnel avait été publiée le 12 juillet au Bulletin officiel. Ce qui veut dire que le ministère de l'intérieur doit procéder à l'organisation des élections partielles avant le 12 octobre prochain, soit dans pratiquement deux mois. Pour rappel, le PJD avait perdu quatre sièges (trois dans la circonscription de Tanger et un quatrième à Marrakech). Des candidats dans ces deux circonscriptions avaient fait recours auprès des magistrats du Conseil constitutionnel demandant l'invalidation des élections de députés élus en raison de l'utilisation dans leurs campagnes électorales de symboles religieux. Le recours a été accepté et les quatre députés ont été déchus de leurs mandats à la première Chambre parlementaire. Si la position du PJD en tant que première force parlementaire ne sera pas affectée (il dispose toujours de 103 sièges), ces élections seront plutôt un premier test pour le parti de la lampe depuis sa victoire dans le scrutin du 25 novembre 2011. Les observateurs pensent que les résultats des candidats du parti dans ces élections partielles montreront à quel degré la cote de popularité des pjdistes a été affectée après les décisions du gouvernement concernant l'augmentation des prix du carburant à la pompe, durant les six premiers mois de son entrée en exercice. Pour leur part, les responsables du parti qui minimisent l'impact potentiel des dernières décisions gouvernementales sur l'image de leurs candidats auprès des électeurs, ont d'autres craintes. «La concurrence entre les candidats risque d'être très rude parce que les élections concernent juste les sièges invalidés et pas toute la circonscription», explique M. Al Amrani. Même si la procédure au sein du parti donne le plein pouvoir aux militants de choisir les candidats qui vont les représenter aux élections, il est pratiquement sûr que les mêmes députés déchus seront maintenus pour tenter de retrouver leurs sièges à la Chambre des représentants.