L'invalidation de l'élection de trois députés du PJD dans la circonscription de Tanger-Asilah constitue un coup dur pour le parti de la lampe. Les responsables locaux du parti ont qualifié la décision du Conseil constitutionnel de discriminatoire lors d'une conférence organisée, vendredi 27 juillet. Selon Abdellatif Berroho, membre du conseil national du PJD et l'un des trois députés invalidés, cette manifestation constitue avant tout un débat scientifique, afin d'étudier les raisons de cette décision prise suite à un recours en annulation déposé par Adil Dfouf, un des cinq candidats de la liste du Parti authenticité et modernité (PAM), présidée par l'actuel maire Fouad El Omari, lors du scrutin législatif du 25 novembre 2011. La présence «d'une partie d'un lieu de culte en arrière-plan sur l'affiche du PJD ne peut en aucun cas influencer les résultats ou porter atteinte au principe d'égalité des chances», a-t-il précisé. De son côté, Hassan Jamai, professeur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales à Tanger, a critiqué la décision du Conseil constitutionnel, basée sur l'article 36 de la loi organique de la Chambre des représentants. «Cet article 36 de la loi organique n°27-11 interdit la tenue des campagnes électorales dans des lieux de culte», a-t-il expliqué, faisant remarquer qu'il n'existe pas de textes relatifs aux élections interdisant l'utilisation des symboles religieux sur les affiches électorales. Bien que le PJD ait obtenu, lors du dernier scrutin législatif, 43.000 voix dans cette circonscription, lui permettant d'y être le grand gagnant, le parti de la lampe n'aura pas la tâche facile, lors des élections partielles, qui devraient avoir lieu avant la prochaine rentrée parlementaire au titre de l'année 2012-2013. Surtout qu'il devra disputer les trois sièges face à de grandes formations politiques tels le Rassemblement national des indépendants (RNI) et le Parti authenticité et modernité (PAM). Il est à rappeler que le Conseil constitutionnel a fait part, suite à l'annonce de son verdict, que M. Dfouf a eu droit de recours dont bénéficient les candidats, et ce conformément aux dispositions de l'article 88 de la loi organique relative à la Chambre des représentants. Et il a ainsi donné raison au candidat du PAM concernant ses accusations portées contre les représentants du PJD d'avoir reproduit l'image du minaret de la mosquée Sidi Bouabid dans leur affiche électorale. Ce qui a entraîné l'invalidation par le Conseil constitutionnel de l'élection de Abdellatif Berroho, Mohamed Diaz et Mustapha Chouati, qui a succédé à Mohamed Najib Boulif suite à la nomination de ce dernier comme ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des affaires générales et de la gouvernance.