Comment jugez-vous le climat des affaires ? Allez poser la question à des chefs d'entreprise. À chaud, ils ne vous diront certainement pas que le Maroc a amélioré son score dans le dernier classement du World Economic Forum. Et puis après ! s'exclameront les plus sceptiques. Oui... la nouvelle a de quoi remonter le moral dans une conjoncture économique morose. Dans les salons privés, les langues des acteurs économiques se délient : on attend, on gère l'existant, visibilité zéro pour le moment... Voilà ce qu'il faut retenir de leurs propos, lorsqu'il est question d'aborder la question de l'heure, à savoir le climat de l'investissement. C'est une question aux enjeux majeurs, qui sera au centre des travaux de la prochaine réunion au somment du chef du gouvernement avec la présidente de la CGEM, Meriem Bensallah. Force est de constater que depuis l'arrivée du gouvernement de Benkirane, la communauté des affaires attend toujours des actes forts de la part de cet Exécutif. À l'exception des opérations de séduction vis-à-vis du patronat et de la concession relative au délai de paiement, il faut dire que le cabinet de Benkirane a beaucoup de mal à concevoir et à entretenir un discours taillé sur mesure pour rassurer les opérateurs économiques nationaux. Ne parlons pas des investisseurs étrangers ! Il est temps que l'Exécutif mené par le PJD prenne les choses au sérieux et apprenne à parler le même langage de la communauté des affaires. En huit mois, un gouvernement ne peut pas tout faire, mais là, il y a urgence. On se demande comment Benkirane compte inverser la tendance sur le plan économique et drainer de la croissance, si les investisseurs et les chefs d'entreprise ne sont pas rassurés. Du pain sur la planche attend le chef du gouvernement.