Et rebelotte. Une fois de plus, la série des objections et des accusations à l'encontre des exportations marocaines reprend. Après la tomate, la fraise revient encore une fois faire l'objet d'une attaque frontale de la part des Ibériques. La plus virulente de ces réactions émane du sénateur espagnol Matias Conde Vasquez (1). Celui-ci serait en train de mettre la pression sur son gouvernement pour l'inciter à prendre des mesures contre la fraise marocaine. Dans une déclaration à Europe Presse, Conde Vasquez demande au gouvernement d'assumer ses responsabilités, l'accusant d'avoir multiplié les concessions accordées aux exportations de la fraise marocaine qu'il considère ouvertement comme une menace claire pour l'activité de la région. Des concessions critiquées par les Espagnols Référence est notamment faite à un prolongement d'exonération des droits de douane d'un contingent de 4.600 tonnes de fraises dont bénéficieront les exportateurs marocains à partir du mois d'avril prochain. Mesure considérée marginale par l'Association marocaine des conditionneurs exportateurs de fraise (AMCEF). «Ce contingent est une miette en comparaison avec le volume global de nos exportations annuelles, ça ne constitue aucun danger pour la fraise espagnole. Ces manœuvres sont récurrentes et propres aux politiciens, à l'instar du sénateur Matias Conde, qui engagent ce type de discours afin d'obtenir davantage de voix aux élections», tient à préciser Mohammed Ammouri, président de l'AMCEF. Et d'ajouter que«franchement, nous ne trouvons pas d'explications à toute cette hostilité envers nos exportations. Les Espagnols tirent énormément de bénéfices de notre activité. Il faut savoir qu'ils sont nos premiers partenaires dans le processus de production, le transport et l'acheminement de nos exportations vers l'Union européenne». En effet, selon des estimations non officielles, 70 à 80% des inputs sont des produits en provenance d'Espagne, d'où est importé annuellement l'équivalent de 150.000 DH de plantes préalables à la production, des engrais et autres produits nécessaires à l'activité (goûteurs, produits de traitement, barquettes, étiquettes...). Aussi, 80% des transporteurs sont des compagnies espagnoles. Sans oublier que 50% des compagnies maritimes et des containers sont également espagnols. (1) Sénateur pour la fraise depuis le 9 mars 2008 auprès du groupe parlementaire populaire au Sénat (GPP).