Et de 5 pour les «profits warning» ! Pour le premier semestre de cette année, les alertes sur les résultats des sociétés cotées ne manquent pas. Après, Delta Holding, Colorado, Sonasid et Maghreb Oxygène, c'est au tour de la SNEP, filiale du groupe Ynna holding, d'annoncer une baisse de ses revenus au terme des six premiers mois de cette année. À l'instar des autres sociétés, le producteur national du PVC subit une conjoncture internationale défavorable toujours marquée par les menaces de récession. Mais au-delà de cet élément conjoncturel, le cas de la SNEP continue de subir les pratiques de dumping sur son produit phare le PVC, notamment de la part des producteurs américains. Les statistiques de l'Office des changes en attestent. Les importations de ce produit en provenance des USA ont augmenté, durant le premier semestre, de 37,5% par rapport à la même période de l'année dernière. Dans ces conditions, la SNEP s'attend à une baisse de son chiffre d'affaires de l'ordre de 14% due à la régression de 18,7% du volume des ventes de PVC. Dans ce sillage et pour pouvoir sauvegarder ses parts de marché, le management de la SNEP annonce que la société a été contrainte de s'aligner sur les prix dumping d'importation au dépend de ses marges, supportant ainsi toute affectation sur les résultats. Face à cette situation et pour contrecarrer les méfaits de cette concurrence, l'industriel a dû introduire une requête auprès du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies pour une mise en œuvre des mesures antidumping sur les importations du PVC en provenance des USA. La requête a donné lieu à l'ouverture d'une enquête dans ce sens ainsi qu'à l'instauration des déclarations préalables à l'importation (DPI) sur les importations de PVC issues des USA. Il est à noter qu'il n'y a pas que le Maroc qui a ouvert une enquête anti-dumping à ce sujet. D'autres pays, et non des moindres, tels que la Turquie, l'Inde, le Brésil, la Chine ou l'Australie... ont obtenu l'application de mesures commerciales antidumping pour corriger la discrimination exercée par les exportations du PVC à des prix très bas. Confiant quant à l'issue de cette enquête pour la correction des distorsions de ce marché, le management de la SNEP annonce poursuivre en parallèle ses efforts de développement pour l'optimisation de ses charges d‘exploitation. Par ailleurs, Mohamed Regba, dg de la société avait annoncé dans nos colonnes (édition du 31/07/2012, cf. www.lesechos.ma) que la branche du PVC se porte bien au Maroc. Ainsi, si la dégradation de la conjoncture du marché international du PVC résulte d'un développement de circonstances déclenchées par la crise économique internationale. Au Maroc, en revanche la demande connaît une progression grâce au maintien de l'activité économique en relation avec le développement des grands chantiers structurants (projets d'assainissement, adduction d'eau potable, BTP...). Le dumping exercé par les Etats-Unis émane d'une baisse de la demande internationale dans un contexte de crise du BTP qui, à lui seul, représente 70% des débouchés du PVC à travers le monde. Il faut savoir que les exportations US de PVC vers le monde ont enregistré une progression vertigineuse de + 415% passant de 650.000 T en 2005 à 2.700.000 T en 2010.