Le secteur de l'agroalimentaire ne peut rester indifférent face à la baisse des principales matières premières agricoles. Centrale Laitière, Lesieur Cristal et Cosumar, les principaux industriels cotés opérant dans ce secteur, devraient voir leurs réalisations impactées. Ainsi, l'impact serait donc relativement positif pour les deux premiers. Le marché anticipe une nette amélioration des résultats de Centrale Laitière et dans une moindre mesure de Lesieur. À l'inverse, Cosumar devrait être pénalisé par une hausse sensible de ses importations de matières premières, accentuée par un effet de parité négatif. Sur ce point, le renchérissement du dollar par rapport au dirham de 6,7% sur le premier semestre 2012 pèse dans cette équation. Centrale laitière se positionne en force Les cours de la poudre de lait ont affiché une baisse importante de 16,8%, passant d'une moyenne de 3.873 $/T en juin 2011 à 3.223 $/T à la même période de cette année. Centrale Laitière demeure un importateur net de poudre de lait. Cet intrant peut représenter jusqu'à 60% du poste achats de l'opérateur. Cette baisse importante du prix de la poudre de lait est équivalente à une économie de charge d'environ 130 MDH à fin juin 2012. Toutefois, cette économie de charge a été atténuée par l'appréciation du dollar par rapport au dirham sur la même période. Face à cette situation, Centrale laitière devrait capitaliser sur sa politique commerciale agressive pour gagner des parts de marché. De même, la société compte intensifier ses efforts d'optimisation des charges d'exploitation. Selon les analystes, la croissance du chiffre d'affaires est estimée à 5,4% à près de 7 MMDH pour 2012 et à 5,3% à 7,3 MMDH en 2013. De même et intégrant un léger tassement des matières premières, le résultat net devrait se situer à 461,3 MDH (+0,7%) en 2012 et à 483,9 MDH (+4,9%) en 2013. Lesieur cristal renoue avec la croissance Les cours du soja enregistrent une baisse sensible de 5,4%, passant à une moyenne de 54 $/lb à fin juin 2012. Cette baisse reflète plus une correction technique après l'envolée des cours oléagineux durant le premier semestre 2011, de près de +24% par rapport à fin 2010.Lesieur demeure fortement exposé aux variations des cours de l'huile de soja, dans la mesure où cet intrant peut représenter jusqu'à 75% de ses achats. Toutefois, Lesieur ne devrait pas profiter de ce repli du prix du soja compte tenu de l'appréciation de la parité MAD/Dollar. Dans ce contexte, l'amélioration relative des résultats du groupe serait soutenue essentiellement par la progression de ses ventes. Celles-ci devraient afficher une hausse de 6,9% à pas moins de 4,9 MMDH. Pour le RNPG, les analystes anticipent un retour de croissance à quelque 152,1 MDH. En termes d'investissements, la société entend maintenir le cap avec un budget de 120,7 MDH en 2012, destiné à financer l'acquisition de nouvelles machines, à la mise à niveau d'unités de production et au renforcement des capacités logistiques (véhicules et camions de distribution). Cosumar, sous l'aile de la tutelle Le sucre brut marque l'exception en enregistrant une légère appréciation de 2,5%, passant d'une moyenne de 574 $/T en juin 2011 à 589 $/T en 2012. Néanmoins, une forte volatilité des cours du sucre brut a été constatée à partir du second trimestre de cette année. La hausse des cours du sucre brut à l'international aurait un impact neutre sur Cosumar. En effet, le prix d'achat demeure subventionné par l'Etat à hauteur de 4.700 DH/T. Toutefois, deux principaux facteurs devraient impacter les réalisations du groupe en 2012. Il s'agit notamment de l'augmentation des volumes de sucre brut importés par Cosumar de 11%. L'objectif étant de faire face à une récolte sucrière moins favorable dans les régions du Gharb et du Loukkos. En second lieu, l'appréciation du dollar par rapport au dirham au terme du premier semestre 2012. Par ailleurs, Cosumar, sous les directives du ministère de tutelle, a procédé à la revalorisation des prix des producteurs de betteraves et de canne à sucre sur les deux prochaines campagnes. Il s'agit d'une hausse de 80 DH sur la tonne de betterave (45 DH en 2012 et 35 DH en 2013) à 445 DH la tonne et d'une appréciation de 50 DH sur la tonne de canne à sucre (25 DH en 2012). La finalité étant de porter la superficie des cultures sucrières à 70.000 ha, dont 20.000 ha de canne à sucre. Ceci permettrait à l'opérateur sucrier d'atténuer ostensiblement le poids des importations sur ses approvisionnements pour le ramener à 40% à horizon 2016 (contre 60% actuellement). Sur cette base, le marché anticipe en 2012 une évolution du chiffre d'affaires consolidé de 4,5% à 6,3 MMDH et de 5% en 2013 à 6,6 MMDH.