L'accord de partenariat stratégique ficelé entre la Banque centrale populaire et le groupe ivoirien Atlantic Financial Group (AFG), pour le développement des activités bancaires dans sept pays de l'Union économique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA) est en cour de finalisation. Cette opération, qui permettra à la BCP de prendre une participation de 50% dans le capital de la holding commune Atlantic bank International (ABI), détenue à parts égales par le groupe marocain et le holding ivoirien, a d'ailleurs, déjà obtenu l'autorisation des autorités compétentes au Maroc (Bulletin officiel du 21 juin 2012). AFG a apporté 100% de ses participations dans les 7 filiales africaines, ainsi que celles de la banque d'affaires Atlantique Finance (AFIN) et de la société d'ingénierie informatique Atlantique technologie (ATECH) pour un montant total d'environ 58 milliards FCFA (1 MMDH). Quant à l'apport de la BCP, il porte presque sur le même montant, soit 1,09 MMDH (63,24 milliards FCFA) et ce, via une augmentation de capital. C'est le groupe bancaire marocain qui prendra le contrôle de la gestion opérationnelle et financière des sept filiales dans sept pays de l'Union économique et monétaire Ouest Africaine. Atlantic Bank International deviendra ainsi la plateforme de développement en Afrique Subsaharienne de la BCP, déjà présente en Guinée, en République Centrafricaine et en Mauritanie. Il semble que la BCP soit bien décidée à rattraper le retard et raccourcir le délai d'implantation en Afrique de l'Ouest francophone, pour passer ensuite à la vitesse de croisière pour une présence plus ancrée sur le continent africain, au même titre que d'autres banques de la place, en l'occurrence, Attijariwafa bank et BMCE Bank. Un choix qui n'est pas anodin, vu les perspectives de croissance que recèle le marché africain. Pour rappel, l'Afrique c'est potentiellement, à horizon 2050, 2.5 milliards d'habitants (1 milliard aujourd'hui), un taux d'urbanisation qui augmentera de 50% pour atteindre 62% de la population et un PIB réel / en PPA de 20.000 milliards de dollars (contre 2.700 aujourd'hui), soit plus que ce qui est prévu pour l'Amérique latine. D'ailleurs, via cette opération, la BCP ambitionne de porter la contribution de la participation africaine dans ses principaux agrégats à près de 15%. Une ambition qui ne relève pas de vœux pieux. Les autres banques locales qui ont osé l'Afrique depuis plusieurs années, récoltent actuellement les fruits de leurs stratégies expansionnistes. Le cas d'Attijariwafa bank, présente au Maghreb et en Afrique Subsaharienne, en est une forte illustration. Ses filiales africaines contribuent aujourd'hui à hauteur de 24% de la banque marocaine filiale du holding SNI.