[Présentation-6]Partenariat stratégique avec Atlantic Financial Group et création de la holding commune Atlantic Bank International qui devient la plateforme de développement en Afrique subsaharienne de la BCP. La banque du cheval est désormais présente dans dix pays africains. Après Attijariwafa bank et BMCE Bank, le Groupe BCP devient la troisième banque marocaine de référence à poser un pied de géant en Afrique. Même si le Groupe présidé par Mohamed Benchaâboun a déjà planté l'étendard marocain en Afrique subsaharienne il y a de cela deux décennies, à travers notamment sa présence en Guinée, en République Centrafricaine et en Mauritanie, désormais il va bénéficier d'une présence plus bruyante et d'une meilleure visibilité. En effet, le partenariat conclu avec Atlantic Financial Group (AFG) pour le développement des activités bancaires lui permet de faire d'une pierre... sept coups en prenant simultanément des participations dans la Banque Atlantique du Mali (BAML), la Banque Atlantique du Niger (BANE), la Banque Atlantique du Sénégal (BASN), la Banque Atlantique de la Côte d'Ivoire (BACI), la Banque Atlantique du Bénin (BABN), la Banque Atlantique du Togo (BATG) et la Banque Atlantique du Burkina Faso (BABF). Aujourd'hui, avec une présence dans sept pays européens (France, Italie, Espagne, Allemagne, Angleterre, Belgique et Pays-Bas) et dix pays africains, la BCP affiche clairement ses ambitions de croissance à l'international. Surtout, précise Benchaâboun lors de la conférence de presse tenue à cet effet, «nous avons une volonté soutenue de nous développer en Afrique». Les termes du partenariat Concrètement, il a été créé une holding commune dénommée Atlantic Bank International (ABI) à laquelle AFG apportera en nature 100% de ses participations dans les sept banques précitées, ainsi que celles de la banque d'affaires Atlantique Finance (AFIN) et de la société d'ingénierie informatique Atlantique Technologie (ATECH). La valorisation retenue de ces participations, effectuée par un cabinet d'audit international qui a apprécié l'ensemble des risques, est ressortie à environ 58 Mds de FCFA, soit environ 1 Md de DH. En cela, il sera procédé à une augmentation de capital du même montant (1 Md de DH) réservée à la BCP qui prendra de ce fait 50% du capital d'ABI. «Plus précisément, il n'y aura pas de cash out, d'autant que l'apport restera au sein du Groupe afin de servir au redressement et au développement des différentes activités», relève Benchaâboun, non sans souligner que «la BCP assurera la gestion courante de toutes les filiales (sous la marque Banque Atlantique), ainsi que leur gestion stratégique, opérationnelle et financière». Raison pour laquelle d'ailleurs la consolidation d'ABI dans les comptes IFRS de la BCP se fera par intégration globale dès la fin de l'exercice 2012. Par ailleurs, «cette opération sera financée en cash sur les fonds propres de la banque». A ce titre, la BCP n'a que l'embarras du choix, d'autant qu'elle a procédé, en date du 30 mai dernier, à une augmentation de capital de 1,653 Md de DH réservée à la BPCE, et qu'elle compte effectuer une autre augmentation de capital dans les 2 à 3 mois à venir réservée à un autre partenaire institutionnel (dont on saura le nom au moment opportun). Dans le même sens, cette opération peut être également financée par une dette subordonnée (quasi fonds propres), via une institution financière. Bon potentiel de croissance pour les filiales Visiblement, le Groupe Banque Populaire a fait la bonne affaire de l'année en s'implantant sur un marché de l'Afrique de l'Ouest francophone de 100 millions d'habitants, où les économies connaissent un certain dynamisme avec des taux de croissance de 5 à 10% et où, surtout, les taux de bancarisation sont relativement faibles, avec une moyenne inférieure à 15%. Des raisons suffisantes de s'intéresser à ce marché, d'autant que la BCP s'est rapprochée d'un groupe qui a une bonne assise dans la région et qui dispose de ressources humaines dotées d'une réelle expertise des marchés locaux. «En acquérant un réseau bien structuré, nous réduisons les délais d'implantation et nous nous mettons dans les meilleures dispositions pour atteindre assez vite notre vitesse de croisière», confirme Benchaâboun. De plus, la bonne gouvernance au sein du Groupe Atlantique Banque, l'appartenance des filiales à la zone UEMOA (agrément et réglementation unique commune, monnaie unique) et le potentiel de développement important des filiales sont autant de facteurs qui légitiment l'ambition du management de réaliser «une croissance à deux chiffres dans les prochaines années». Sur ce registre d'ailleurs, les premiers chiffres sont encourageants, d'autant que le Groupe Atlantique Banque, avec un réseau de 179 agences à fin mai dernier, a enregistré, entre 2009 et 2011, un taux de croissance annuel moyen du PNB de +20% à 1,1 2 Md de DH, pour un total bilan multiplié par 1,8 durant la même période. Une dynamique qui devrait se poursuivre, d'autant que les données agrégées de l'ensemble des filiales devraient faire ressortir un total ressources de 17 Mds de DH en 2012 et 24,9 Mds de DH en 2015. Sur la même période, le total crédits devrait passer de 13,4 à 19,9 Mds de DH, pour un PNB porté de 1,5 à 2,6 Mds de DH. Quant au total bilan, il se situerait à 22,9 Mds de DH en 2012 et à 32,4 Mds de DH en 2015. Néanmoins, ces chiffres pourront être autrement plus importants grâce aux synergies qui seront développées par la BCP avec ses nouvelles filiales et au transfert d'expertise et de know-how qu'elle effectuera à leur profit. Tout autant, l'accord commercial Maroc-UEMOA, dont la signature reste très attendue par les opérateurs, pourrait être un véritable catalyseur pour faciliter l'expansion de groupes comme la BCP dans cette zone de l'Afrique.