Le niveau du déficit de liquidité du système bancaire, qui se creuse depuis le début de l'année et qui s'est élevé à plus de 60 MMDH semble ne pas inquiéter Bank Al-Maghrib. La Banque centrale continue pour autant d'injecter du cash sur le marché monétaire. Rien que pour la semaine dernière, l'institut d'émission a injecté un montant moyen de 71,5 MMDH, dont 56,5 MMDH au titre des avances à 7 jours sur appels d'offres au taux de 3%, et 15 MMDH à travers des opérations de pensions livrées à trois mois. Le taux d'intérêt moyen sur le marché interbancaire est passé de 3,06% à 3,15%, tandis que le volume moyen des échanges s'est élevé à près de 2,7 MMDH. Mais cela étant, le montant du déficit des trésoreries reste soutenable comparé au total des dépôts auprès du système bancaire. À fin juin, l'encours des dépôts s'élevait à plus de 663 MMDH, en hausse de 3,3% en un mois et de 3,5% sur une année glissante. Cette progression a contribué à l'accélération du rythme d'accroissement de la masse monétaire. M3, l'agrégat de monnaie, progresse ainsi de 5,7% compte tenu d'une forte hausse des placements à vue (+4,3%) et des autres actifs monétaires -OPCVM et dépôts en devises- (+36 et +15,5% respectivement). Parallèlement, les rythmes de progression de la circulation fiduciaire et de la monnaie scripturale sont restés soutenus avec une amélioration de 6,2 et 5%. Quant aux dépôts à terme, leur hausse est insignifiante de 0,1%, au lieu de 4,6%. En contrepartie, les créances sur l'économie ont progressé de 9,2% à 831 MMDH, en glissement annuel, avec une nette accélération du rythme d'évolution du crédit bancaire. Ce dernier avance de 7,4% à 709 MMDH. Cette hausse du crédit recouvre des évolutions mitigées des principales catégories. Les prêts à l'immobilier et les facilités de trésorerie ont ainsi marqué une décélération, respectivement, de 7,7 et 9,6%, en glissement annuel, contre 9 et 13,3%. C'est un même constat pour les crédits à l'équipement qui ont poursuivi leur mouvement baissier. Leur taux de régression mensuel s'est situé à 0,1%, et de -1,9% depuis le début de l'année. Les crédits à la consommation ont, en revanche, continué leur tendance haussière, observée depuis le début de l'année. Ils progressent donc de près de 19%, preuve de la relance de la consommation des ménages. Pour leur part, les créances diverses sur la clientèle suivent le même trend et affiche une légère hausse de 7,3%. En ce qui concerne les autres sources de création monétaire, les avoirs extérieurs nets se sont contractés de 19,7% contre une hausse de 1% en juin 2011, alors que les créances nettes sur l'administration centrale ont marqué une progression de 47,8% attribuable à l'augmentation des détentions de bons du Trésor par les autres institutions de dépôts. De manière globale, la stabilisation de la croissance des crédits traduit davantage une réduction de la demande qu'une restriction des banques à l'octroi.