Il n'y aura pas de mauvaises surprises dans les paniers de courses de la ménagère durant les quatre prochaines semaines. C'est en tout cas ce que promet l'Etat à travers sa communication traditionnelle et conjoncturelle à la veille du ramadan, portant sur l'état des lieux du marché des produits alimentaires, aussi bien dans les marchés de gros que pour le détail. Le premier réflexe était de rassurer quant au constat du moment portant sur une certaine sensibilité haussière de certaines denrées de grande consommation. Le ministère de l'Agriculture et de la pêche, quant à lui, nuance, et rejette la faute aux habitudes de consommation du Marocain, consistant en une pratique de sur-approvisionnement durant les premiers jours du mois. Une pratique de consommation assez significative pour avoir une influence impulsive sur les prix, répondant ainsi à la logique économique d'une demande supérieure à l'offre. «Les augmentations enregistrées pour certains produits sont dues essentiellement au comportement du consommateur qui s'approvisionne en des quantités supérieures aux besoins, et non pas à l'indisponibilité des produits», explique-t-on auprès de la tutelle, en réaction sans doute à ce qu'une certaine presse laissait comprendre, récemment. Et le ministère de poursuivre : «Les cours se stabiliseront après la première semaine de Ramadan». Ce retour au niveau «normal» devrait se maintenir à partir d'aujourd'hui, tout au long du reste du mois de ramadan, pour finalement, comparé à celui de 2011, se situer au même niveau, voire en baisse pour certains produits. Le ministère n'a laissé aucune voie à l'interprétation de la situation du marché, ne mentionnant même pas l'improductivité moyenne de la dernière saison agricole. Ce qu'il faudra retenir, selon la tutelle, c'est que «les prévisions de l'offre et de la demande des principaux produits font ressortir que le marché sera bien approvisionné et que les prix se situeront à des niveaux acceptables». Dattes...Facture salée à l'import ? Dans la réalité des «souks», ces projections globales se confirment en effet pour certains produits alimentaires de grande consommation. C'est le cas de l'un des produits phares du mois : les dattes. «Le marché est bien approvisionné avec une offre évaluée à 37.000 tonnes, couvrant de loin la consommation pendant le mois de Ramadan, ne dépassant guère les 30.000 tonnes», relève-t-on dans la communication du ministère. Même si aucun chiffre n'est fourni sur ce sujet, il est certain que les importations de ce produit ont largement dépassé leur niveau habituel. Dans la commercialisation au détail, les prix des dattes relevés cette semaine apparaissent donc comme étant inférieurs de 2,5% à ceux de 2011, en l'occurrence pour les variétés telles qu'Iraquia et Deglet Nour. Sérénité La tomate est une autre illustration de la détente des marchés en ce début de ramadan. Le cours moyen de ce produit est en baisse de 29% et 20% ,respectivement, pour la tomate ronde et oblongue, selon les actualisations du ministère. Les prix au détail, durant la semaine en cours, se fixent ainsi en moyenne à 3,35 DH/Kg pour la tomate ronde et à 3 DH/Kg pour la tomate oblongue. Les cours des oignons et de la pomme de terre affichent la même tendance selon les données officielles, enregistrant des baisses respectives de l'ordre de 4% et de 12% par rapport à 2011, à la même période, notamment sur les marchés de gros. La viande blanche vient par contre, un peu ternir ces perspectives, le prix du poulet vif s'affichant, dans les souks, en hausse de 4% par rapport à 2011, pour se situer à 15DH/Kg. Ce relatif enchérissement est justifié par les récents coups de chaleur subis par la filière avicole. Dans la même famille alimentaire, les prix des viandes rouges viennent compenser ceci, avec une légère baisse de l'ordre de 2% par rapport à 2011, à la veille du mois de Ramadan. Dans l'intermédiaire, les œufs parviennent à maintenir leur prix au niveau habituel (1DH/unité).