Qui dit Ramadan dit consommation des dattes. Ce fruit reste l'une des denrées les plus présentes sur les tables ramadanesques. A chaque approche du mois sacré, les spéculations surgissent autour du prix de leur commercialisation. Pour cette année, «les prix enregistrés à la veille du mois sacré sont inférieurs de 2,5% à ceux de 2011 à la même période pour la variété Iraquia», souligne le ministère de l'agriculture. Et de préciser que «les prix moyens au détail pour cette variété et celles de la Deglet Nour sont respectivement de 15,5 et 30 dirhams le kilogramme». L'approvisionnement du marché national en termes de dattes, au cours du mois de Ramadan, sera principalement assuré par les stocks issus de la production nationale de la campagne précédente ainsi que des importations réalisées. À cet effet, le Maroc dispose, pour cette période, d'une offre de 37.000 tonnes pour une demande qui se situe entre 27.000 et 30.000 tonnes. Par ailleurs, les marchés locaux rentrent en compétition pour se distinguer à l'échelle nationale. «Les principaux marchés des dattes au Maroc sont ceux de Marrakech, Casablanca et Agadir», souligne El Arabi Hilali, membre du bureau exécutif de la Fédération interprofessionnelle marocaine des dattes. Dans ce sens, M. Hilali met en relief quelques chiffres qui permettent d'établir un état des lieux des principaux points de vente de dattes. À Agadir par exemple, le marché des dattes commercialise, en cette période de l'année, entre 10 à 15 tonnes par jour. Au moment de la récolte, coïncidant en automne, le même marché vend jusqu'à 100 tonnes quotidiennement. Malgré ces volumes commercialisés, la consommation des dattes au niveau national reste en deçà des attentes. Le représentant de la Fédération interprofessionnelle marocaine des dattes dresse un bilan négatif. «Le taux de consommation individuel des dattes est de 3 kilogrammes par an. Cette moyenne devrait atteindre, à l'horizon 2020, les 5 kilogrammes par personne annuellement». Si le Marocain consomme à peine 3 kilogrammes de dattes par an, le Saoudien en est à 30. Les Emiratis et les Libyens consomment annuellement des volumes respectifs de 18 et 14 kilogrammes par personne. La consommation des Algériens est de 10 kilogrammes par an tandis que celles des Mauritaniens et Tunisiens oscillent entre 6 et 7 kilogrammes chaque année par personne. La faible consommation au niveau national est principalement expliquée par le déficit que connaît le secteur phoenicicole. M. Hilali relève, à cet égard, un déficit actuel de 30.000 tonnes. Ceci est comblé par l'importation des dattes d'Algérie et de Tunisie. Pour rappel, la production nationale est constituée de nouvelles variétés conçues pour faire face à la maladie du Bayoud, principale menace sur les palmiers dattiers marocains. Il s'agit donc de la variété d'El Najda, Boufekous, Bouslikhen, Lemjihal et autres. En vue de développer ce secteur et d'atteindre l'autosuffisance en termes de production de dattes, l'Etat a engagé une série de mesures inscrites dans le cadre du Plan Maroc Vert. «Il s'agit d'implanter un total de 10 millions de palmiers à l'horizon 2020 pour élever la consommation nationale à 150.000 tonnes contre 100.000 actuellement», précise M. Hilali. L'Etat a également encouragé la mise en œuvre de nouveaux laboratoires visant à limiter la propagation du Bayoud et mettre à disposition des agriculteurs des variétés plus résistantes. Un bon approvisionnement des principales denrées durant le Ramadan La tomate : L'approvisionnement du marché en tomate, l'un des aliments les plus consommés durant ce mois sacré, est assuré essentiellement par la tomate de saison «plein champs» et la tomate oblongue «agro-industrielle». Le ministère de l'agriculture a antérieurement assuré que la demande sur ce produit pendant le mois de Ramadan se situe à environ 80.000 tonnes. Cette dernière sera largement couverte avec une offre dépassant les 220.000 tonnes pendant les mois de juillet-août. Les légumineuses : Le marché national connaît également un bon approvisionnement en légumineuse grâce à la coïncidence de la période de récolte de celles-ci avec le mois de Ramadan. En termes de quantités, il est à noter que l'offre en lentilles est évaluée à 400.000 tonnes pour une demande de 50.000 tonnes. Le disponible en pois chiche est de 430.000 tonnes couvrant ainsi largement la demande qui s'établit à 75.000 tonnes. Les viandes : La quantité de viandes rouges, à savoir les bovines, les ovines et les caprines, disponible pour le mois de Ramadan est estimée à 32.000 tonnes. Cette offre est suffisante pour couvrir les besoins de consommation nationale de ces produits estimés à 26.500 tonnes, a assuré le ministère de l'agriculture. Par ailleurs, l'offre de viande blanche est supérieure au niveau de consommations enregistré au cours de ce mois. En effet, l'offre en poulet de chair et dinde est de 43.500 tonnes pour une demande de 40.000 tonnes. Les œufs : Se référant aux prévisions du ministère de l'agriculture, le marché affiche un disponible de 508 millions d'œufs pour une demande de 470 millions d'unités. Au niveau des prix, aucune variation n'a été enregistrée. Le prix de détail se situe durant le mois de Ramadan autour de 1 dirham l'unité. Le Lait : Le marché est bien approvisionné en différents types de produits laitiers. L'offre globale en lait pasteurisé et UHT disponibles pour les mois de juillet et août 2012 est évaluée à 193 millions de litres. Cette offre permet de couvrir les besoins de consommation à hauteur de 120%, la consommation étant estimée à 160 millions de litres (couvrant les mois de juillet et août), soit 80 à 90 millions pendant le seul mois du Ramadan. Les prix du lait n'ont pas connu de variations. Le lait pasteurisé est donc commercialisé à 6,60 DH/L au moment où le lait UHT est à 8,50 DH/L.