L'IMRI a organisé du 24 juin au 2 juillet 2012, avec la précieuse collaboration de l'Ambassade du Canada au Maroc, un voyage d'études à Montréal avec un double objectif : économique pour la promotion des échanges et des investissements et académique pour le développement des relations avec les Think Tanks canadiens. Le Canada est un immense pays d'Amérique du Nord avec une surface de près de 10 millions de km2, mais une population faible de 34 millions d'habitants. Habité à l'origine d'autochtones, les Amérindiens, le premier explorateur européen à s'y rendre fût en 1534 le français Jacques Cartier. Il fût suivi un demi-siècle plus tard, par un autre français, Samuel de Champlain en 1608 qui fonda la ville de Québec. La «Nouvelle France» dura jusqu'en 1763, date à laquelle les Anglais prirent possession du territoire. Ce bref rappel historique est nécessaire pour comprendre qu'une des provinces canadiennes, le «Québec» est à 80% francophone. Sur le plan politique, le Canada est une monarchie constitutionnelle à régime parlementaire. Le chef de l'Etat est la Reine Elizabeth II, qui est représentée par un gouverneur général. Mais la réalité du pouvoir appartient au 1er ministre qui est issu des élections. Le Canada est une nation bilingue (anglais et français) et multiculturelle, puisqu'une large partie de la population est issue de l'immigration. Le Canada est un Etat fédéral divisé en 3 territoires et 10 provinces qui bénéficient d'une grande autonomie. C'est ainsi que la Constitution reconnaît au Québec, le statut de «nation au sein du Canada uni». L'économie canadienne est prospère, puisque le Canada fait partie du G8, et dispose de ressources naturelles très importantes, telles que le pétrole (sables bitumineux) et le bois d'œuvre. C'est aussi un grand pays agricole avec notamment une production intensive de céréales. Néanmoins, comme tout pays développé, ce sont les services qui accaparent les trois quarts de l'économie. Les relations maroco-canadiennes ont débuté il y a un demi-siècle, puisqu'en 2012 des cérémonies, tant au Canada qu'au Maroc, ont célébré le 50ème anniversaire de ces relations. Les relations politiques sont excellentes et ont été marquées en 2011 par la visite au Maroc du 1er ministre Stephen Harper. Le Canada a été également «invité d'honneur» au Salon international de l'Agriculture qui a eu lieu dernièrement à Meknès. Seize entreprises canadiennes représentant sept provinces, ont participé à ce Salon, qui a donné lieu à la signature d'un Protocole d'Accord agricole entre le Maroc et le Canada. Le Canada a également participé à «l'Air Show» de Marrakech avec sept entreprises aéronautiques. Le Canada organise chaque année à Casablanca «Educanada» qui est un Salon de l'éducation. Le Canada dispose d'un système d'enseignement très performant et reconnu partout dans le monde. Montréal à elle seule dispose de 4 universités : 2 francophones et 2 anglophones. En sens inverse, plusieurs personnalités marocaines ont effectué des visites au Canada, dont des ministres et le président de la Chambre des représentants. La population d'origine marocaine installée au Canada est estimée à 100.000 personnes, qui résident principalement au Québec. Le Canada reçoit annuellement 4.000 immigrants en provenance du Maroc, tandis que 3.000 étudiants marocains fréquentent les écoles et les universités canadiennes. Les marocains occupent des fonctions importantes, tant dans le secteur public que privé et se sont groupés en «Forum des compétences marocaines résidant au Canada», que la délégation de l'IMRI a rencontré à la «Maison du Maroc», récemment inaugurée à Montréal. Les liaisons entre le Maroc et le Canada sont largement favorisées par le Royal Air Maroc, qui effectue 10 vols hebdomadaires vers le Canada. Sur le plan économique, les échanges commerciaux entre le Maroc et le Canada sont assez modestes, de l'ordre de 500 M$ avec une balance déficitaire pour le Maroc. Le Canada exporte sur le Maroc des céréales, huiles et combustibles minéraux, des véhicules et des produits pharmaceutiques. Le Maroc exporte principalement vers le Canada des agrumes, des conserves alimentaires, des textiles et des machines électriques. Les investissements canadiens au Maroc se sont bien développés ces dernières années. Outre la grande firme d'ingénierie Snc-Lavalin, la société Bombardier vient de signer un accord d'une valeur de 200 M$ pour l'implantation d'une unité de production dans le secteur aéronautique. Le tourisme est représenté par la célèbre chaîne hôtelière «Four Seasons» qui a construit un hôtel à Marrakech d'une valeur de 116 M$. Il existe une quinzaine de franchises canadiennes (notamment au Morocco Mall), tandis que sur le plan de l'éducation «Le Collège Lassalle», spécialisé dans l'enseignement professionnel et technique, est présent au Maroc depuis 1989. La délégation de l'IMRI a rencontré à Montréal l'Ambassadrice du Maroc au Canada, Madame Nouzha Chekrouni, qui nous a fait un brillant exposé sur le Canada et les relations maroco-canadiennes. Elle a particulièrement insisté sur les négociations de l'Accord de Libre-échange entre ces deux pays, qui vient de connaître un troisième round à Ottawa. D'après elle, cet Accord va stimuler utilement les échanges commerciaux et les investissements canadiens au Maroc. D'ores et déjà la délégation de l'IMRI, suite à la réunion avec la Chambre de commerce et d'industrie de Montréal, a noué des relations concrètes avec des firmes canadiennes dans les domaines de l'industrie pharmaceutique, de l'agro-alimentaire (huile d'olive et d'argan) et de la logistique. Sur le plan académique, la délégation de l'IMRI a rencontré et conclu, des partenariats avec les Think Tanks canadiens installés à Montréal, tels que le Centre d'études sur l'intégration et la mondialisation, le Conseil des relations internationales de Montréal, ainsi que le Centre d'études et de relations internationales de l'Université de Montréal. En conclusion, le Maroc a tout intérêt à développer ses relations avec ce grand pays qu'est le Canada, dont les perspectives économiques futures sont extrêmement prometteuses. Il faut se préparer dès maintenant pour profiter au maximum de l'Accord de libre échange qui sera probablement signé en 2013. Ceci d'autant plus que le Maroc doit impérativement diversifier ses partenaires économiques, étant donné la morosité économique que connaît actuellement la zone euro.