Evaluer la satisfaction et le degré d'adaptation des étudiants et des enseignants au dispositif d'enseignement à distance instauré dans le cadre de l'urgence sanitaire. C'est l'objectif que s'est assigné un groupe de professeurs universitaires marocains, qui a mené une enquête nationale sur la « continuité pédagogique et enseignement à distance en période de confinement : Perception et satisfaction des acteurs universitaires ». Réalisée entre le 1er et le 12 mai sur un échantillon représentatif de 200 enseignants et 1.340 étudiants répartis dans plusieurs régions, les résultats de cette enquête sont intéressants. D'emblée, les conclusions de cette enquête montrent que la formation à distance au Maroc n'a pas réussi à remplacer les études en présentiel. En effet, 61,5% des enseignants estiment que l'enseignement à distance n'a pas réussi à remplacer celui en présentiel, et 57% des étudiants ne souhaitent pas suivre de tels cours à l'avenir. Par ailleurs, les étudiants se sont dits insatisfaits de cette expérience d'enseignement à distance imposée par la conjoncture sanitaire. Egalement, deux enseignants sondés sur trois se déclarent globalement satisfaits de leur expérience en cette période de confinement, alors que seulement deux étudiants sur 10 font part de leur satisfaction à cet égard. S'agissant des difficultés auxquelles fait face l'enseignement à distance, une majorité de 78% d'enseignants et de 65,4% d'étudiants évoquent en particulier les problèmes de connexion, considérée comme une condition sine qua non pour l'aboutissement d'un apprentissage de ce genre. Parmi les autres obstacles, l'enquête cite le déficit constaté en matière d'interaction entre enseignants et étudiants, et le manque d'approches et de modalités partagées par les membres du corps enseignant. Cette enquête a été menée notamment par Amine Dafir et Taoufik Benkaarache, enseignants à la Faculté de droit de Mohammedia, Mohamed Belafhaili, enseignant à l'Ecole normale supérieure de l'enseignement technique (ENSET) de Mohammedia, Achraf Nafzaoui, de l'ENCG Kénitra, Redouane Benabdelouahed, de la faculté de droit d'Ain-Sbaa, et Adil El Marhoum, de la faculté de droit Rabat-Agdal.