Ils sont finalement 16 entreprises et groupement d'entreprises à avoir soumissionné à la phase de préqualification du projet éolien intégré de 850 MW, partie intégrante du programme éolien national. Six de ces opérateurs ou groupes d'opérateurs, soit près de la moitié sont chinois. Le constat est fort significatif, et confirme que le vent du business mondial s'est résolument tourné vers cette partie de la planète. Et ce n'est pas du «chinois»: dans la liste des intéressés au projet marocain, figurent ainsi plusieurs enseignes de renommée et à l'expertise nouvelle mais bien prometteuses. China Petroleum Liaohe Equipment Company, Goldwind, CECEP Wind Power, etc, sont parmi ces nouvelles sociétés ou groupement de sociétés qui ont le vent en poupe. Il faut savoir que l'expertise éolienne importée au Maroc, a jusque-là été en provenance d'économies de référence dans le domaine, comme l'Allemagne à travers le groupe Siemens, la France (EDF Energies Nouvelles, Theolia) ou encore l'Espagne (Acciona Energia). L'industrie éolienne chinoise, quant à elle, semblait bien en retrait de cette hégémonie européenne. Un retard que l'Empire du milieu semble bien déterminé à rattraper sur le marché local, au moment où les investisseurs traditionnels se démènent avec la mauvaise conjoncture européenne. «Ce n'est pas uniquement au Maroc. La Chine se fait de plus en plus de place dans le monde entier dans le secteur des énergies renouvelables, notamment pour le secteur éolien», commente un responsable de la Société de l'investissement énergétique (SIE). Le marché marocain semble désormais assez mûr pour entrer dans le collimateur de la technologie chinoise, à la recherche de relais de croissance. En perte de vitesse Derrière la Chine, l'Espagne est parmi les principaux candidats à la préqualification au projet éolien de 850 MW. En dépit de la crise, ce pays compte bien conserver ses avantages de marché au Maroc, avec cinq enseignes représentées dans le dépôt des offres reçues par l'Office national de l'électricité (ONE), maître d'œuvre du projet. L'Allemagne (Siemens, Fuhrlander, Wiendreich), le Portugal (EDP Renovaveis, EDP Energias et Efacec), la France (EDF EN et Alstom), talonnent les leaders. Quant au projet proprement dit, il constitue en effet la seconde phase du plan éolien national, qui vise une puissance installée de 2.000 MW à l'horizon 2020. Il se compose de cinq parcs éoliens d'une capacité totale de 850 MW, et comporte en outre, la fourniture et la maintenance des équipements nécessaires à l'extension de 200 MW du parc éolien de Koudia Al Biada. À plusieurs coups La phase de préqualification a été lancée depuis le 6 janvier de l'année en cours, mais l'ouverture des candidatures a été reportée à deux reprises, «suite aux demandes des bailleurs de fonds et des sociétés intéressées», selon les explications de l'ONE. Les résultats de cette préqualification seront annoncés au troisième trimestre 2012 et l'appel d'offres sera lancé auprès des soumissionnaires préqualifiés, au cours du quatrième trimestre 2012. Le projet vise, en plus de la production d'électricité dans le cadre de contrats d'achat avec l'ONE, le développement de la filière éolienne au Maroc à travers une intégration industrielle locale. Sur le volet financements, le projet devrait bénéficier de prêts d'institutions internationales comme la Banque Africaine de Développement (BAD), le Fonds de Technologie Propre, ou encore la Banque Européenne d'Investissement (BEI).