L'instance présidée par Mohamed Cheikh Biadillah a besoin d'une réponse claire pour ses délais de renouvellement, tout en restant conforme à ses devoirs constitutionnels de contrôle de l'Exécutif. La séance d'hier a été donc dominée par le calendrier du renouvellement de la Chambre des conseillers qui fonctionne toujours avec un règlement intérieur qui n'a pas été adapté à la nouvelle Constitution. Benkirane a eu en face de lui non seulement l'opposition du PAM, du RNI et de l'UC, mais surtout des syndicats dont deux formations importantes que sont la CDT et la FDT, qui viennent de lancer le premier mot d'ordre de grève nationale dans le secteur de la santé pour demain jeudi. «Le dialogue social sera présent à travers la question de l'impact de la crise» souligne un conseiller du groupe fédéral qui s'attend à «un débat franc du chef de gouvernement sur les enjeux de la sauvegarde du pouvoir d'achat des ménages». Pour l'organisation des prochaines élections, la balle est toujours dans le camp du département de l'Intérieur qui devra entamer les concertations avec les partis. La Chambre des conseillers reste pour sa part divisée sur la question du report, et ce sont des sujets comme la mise en place de la parité, qui est une obligation constitutionnelle, que les partis ne peuvent plus esquiver. Faut-il rappeler que le décret qui fixera la date de la fin du mandat de l'actuelle Chambre des conseillers a été validé devant la commission présidée par l'istiqlalien Saîd Dour, sans qu'un véritable compte à rebours n'ait pu commencer. 24 questions étaient à l'ordre du jour de la 1re séance d'accueil du président du gouvernement. À la 2e Chambre, le chef de gouvernement se devait de répondre aux questions relatives à la lutte contre la corruption, l'impact de la crise et enfin l'agenda pour les prochaines élections. La dernière question intéresse particulièrement l'instance présidée par Biadillah qui a eu droit à une autre période de «grâce» suite à l'impossibilité de son renouvellement avec des lois anticonstitutionnelles. À l'heure où nous mettions sous presse, la séance n'avait pas encore démarré, alors que le différend autour de la répartition du temps de parole était l'objet d'une réunion au sein du bureau de l'instance législative. Les deux parties ont convenu de réserver deux questions pour la majorité, l'opposition et les syndicats. En l'absence d'un groupe du PJD, Benkirane devait compter sur le soutien des groupes de l'Istiqlal et du MP qui sont les deux formations membres du gouvernement, lesquelles ont des groupes au sein de la 2e Chambre. Le PAM et le groupe socialiste se sont, quant à eux, taillés la part du lion sur les trois axes programmés, avec 6 questions sur 24, au moment où le RNI a préféré ne pas avoir de détails sur la stratégie du gouvernement en matière de lutte contre la corruption.