2,8%, c'est le taux de croissance du PIB à fin mars 2012, comparativement à la même période de 2011. Un rythme de croissance de l'économie nationale en baisse, en lien avec le recul des activités relevant du secteur primaire, selon la dernière note d'information sur la situation économique du Maroc au premier trimestre 2012, publiée par le Haut commissariat au plan (HCP). En effet, la valeur ajoutée du secteur agricole a chuté de 8,3% au lieu d'une hausse de 5,9% durant le premier trimestre 2011. Nous pouvons dire que le déficit enregistré au niveau de la pluviométrie durant cette période a affecté la production de cette branche d'activité. Par ailleurs, les activités non agricoles, qui ont pu compenser le net recul de celles qui sont agricoles, maintiennent, selon le HCP, un niveau de croissance relativement élevé, malgré leur décélération à l'issue du 1er trimestre 2012. Ainsi, le PIB non agricole a augmenté de 4,4% à fin mars 2012, au lieu de 5,6% le même trimestre de l'année précédente. À ce titre, seuls les secteurs de la pêche, de l'industrie d'extraction minière et celui de l'hôtellerie et de la restauration signent sur des variations négatives respectives de -2,8%,-7,8% et 4,9%. En revanche, le secteur des télécommunications reste le principal contributeur de la croissance enregistrée sur les activités non agricoles avec +13,4% de progression sur une année glissante à fin mars 2012. Ceci dit, les Marocains profitent pleinement de la baisse des tarifs de communication (tous supports confondus) et augmentent alors leur niveau de consommation. Un autre secteur et non des moindres est celui de l'électricité et de l'eau, qui réalise une augmentation de 12,6% de sa valeur ajoutée sur la même période étudiée, bénéficiant ainsi de la progression de la consommation en électricité et eau des ménages, corrélée à l'évolution urbanistique. Pour leur part, les administrations poursuivent leur trend haussier de consommation, +5,6% à fin mars 2012 contre +4,2% à fin mars 2011, dans un climat économique tendu, alors que ces structures devraient être les premières à rationaliser leurs dépenses. Sur un autre registre, les comptes nationaux trimestriels publiés par le HCP font ressortir la baisse de régime que connaissent les exportations marocaines depuis quelques mois. En effet, cette rubrique a diminué de 3,1% au lieu de 8,3% à fin mars 2011. Tandis que les importations affichent une décélération de leurs volumes en progressant de seulement 2,7% durant le 1er semestre de l'année en cours, contre 8,4% en 2011. Ceci explique clairement les problèmes observés sur la balance commerciale du Royaume. Cependant, les investissements ont enregistré une note positive en se hissant de 6,1% au lieu de 4,2%, comme en atteste la formation brute de capital fixe qui permet de contribuer de 0,5% à la croissance globale. Globalement, cette légère croissance de l'économie nationale est portée par la hausse de la demande nationale et de la consommation des ménages et des entreprises face à une maîtrise de l'inflation durant cette période. De facto, le niveau d'épargne nationale a baissé entre les deux trimestres de 1,5 point et ne représente que 26,6% du PIB. Cependant, une question se pose, cette demande durera-t-elle dans le temps suite à la dernière hausse des prix du carburant? Et parviendra-t-elle à maintenir un niveau de croissance relativement bas ?