Un défi parmi d'autres à relever par les PME marocaines: celui de rayonner dans le monde en matière d'innovation pour être plus compétitives. En effet, notre tissu économique composé de près de 95% de PME devrait concilier entre compétitivité et innovation. L'enjeu est motivé par le changement important et rapide que connaît l'économie mondiale sur tous les plans. Ainsi, nos entreprises sont très concurrencées par des pays comme la Chine, l'Inde ou la Turquie, qui gagnent davantage les échelons et les parts de marché partout dans le monde, grâce à l'innovation et à une offre en termes de prix de plus en plus basse. Dans ce contexte, les PME marocaines ne devraient pas rester les bras croisés et devraient suivre ce trend de croissance rapide. Ceci dit, l'innovation pourrait faire la différence entre toutes les structures et intervenants du marché. C'est ce qui ressort des débats de la rencontre organisée, hier, par l'Association marocaine pour l'innovation et le développement de produits (AMIDEP) sur le thème «L'innovation, le développement de produit et l'industrie au Maroc». L'objectif est clair. Quel que soit le secteur d'activité de chaque entreprise, ses défis au quotidien sont de travailler sa compétitivité, défier la concurrence étrangère et accroître la part de marché à l'échelle nationale et internationale et bien sûr rattraper le retard accusé par rapport aux économies concurrentes. Pour ce faire, les entreprises sont amenées à innover. Concrètement, l'innovation passe par l'introduction de nouveau produits ou de nouveaux procédés. Le résultat ne peut être que bénéfique pour l'entreprise, en augmentant notamment sa part de marché et en créant de nouveaux emplois. Partant de ce constat, la question est de savoir si ces entreprises sont capables de relever les défis de l'innovation ? La réponse est positive, comme en attestent les exemples des entreprises qui ont rayonné au niveau local et régional, grâce à l'innovation. D'ailleurs, l'exemple de plusieurs entreprises nationales a été mis en relief, lors de la rencontre d'hier. Dans même lignée, «dès qu'une entreprise passe le cap de 10-15 ans d'existence, c'est qu'elle est innovante», souligne un chef d'entreprise. Par ailleurs, un travail d'accompagnement de la part du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies en matière d'innovation et de soutien des projets innovants et prometteurs est déployé, comme l'a précisé Mounia Boucetta secrétaire générale du ministère. Plusieurs chantiers ont été lancés dans ce sens. L'initiative «Maroc Innovation» en fait partie qui s'articule autour de la gouvernance, le cadre légal de l'innovation, l'infrastructure technologique et le financement de l'innovation. En outre, cette initiative vise la création de 1.000 brevets marocains et 200 start-up à l'horizon 2014. Pour ce faire, 380 MDH ont été mobilisés sur le budget annuel de l'Etat, à travers la création d'un fonds de soutien géré par l'ANPME. Cette enveloppe est jugée insuffisante, mais constitue une avancée notable en la matière, car auparavant aucun montant n'était alloué à l'innovation.