Consacrer une journée entière à la productivité suffirait à juger de l'importance accordée à cet aspect dans le tissu économique marocain. Dans tous les secteurs qui tirent la croissance économique, des plans, de diverses envergures, ont vu le jour dans le cadre du Pacte national de l'émergence (PNE). Et c'est justement pour souligner cette même importance que l'ANPME, saisissant l'occasion de cette première «journée de la productivité», vient de lancer une nouvelle offre dans la famille Moussanada. Il s'agit plus précisément de Moussanada productivité, ou «Tatwir Al Intajia». Ce programme fait ainsi l'objet d'une convention de partenariat signée hier entre le ministère de Chami, l'ANPME et la CGEM. Initié dans le même sillage que d'autres programmes de l'offre Moussanada, «l'objectif est d'améliorer la productivité et, par là-même, la compétitivité des entreprises», explique Latifa Echihabi, directrice de l'ANPME. À travers ce programme, les entreprises, quel que soit leur secteur d'activité, devraient bénéficier d'un appui financier et technique pour mettre en place des méthodes reconnues au niveau international, visant l'élimination de toute activité n'ayant pas de valeur ajoutée afin d'optimiser et de renforcer leur productivité. Résultat : réduction des niveaux de stock et d'encours, des coûts de production, baisse des coûts de non-qualité, réduction des délais et des surfaces utilisées, ainsi que celle des coûts de revient. L'objectif global de Moussanada productivité est d'amener l'entreprise, in fine, à établir un gain potentiel en productivité avec une valeur ajoutée touchant, à titre indicatif, le taux des encours/stock, le temps de production/unité produite, le taux de non-conformité interne/rebut, etc. Le défi, démystifier Pour réussir ce pari de démystifier la notion de productivité, en montrant «qu'elle est à la portée des PME» (dixit Chami), la communication a évidemment un rôle capital à y jouer. «De notre côté, nous avons établi tout un réseau dans toutes les régions du Maroc pour vulgariser ces offres auprès des PME qui souhaitent en bénéficier», déclare un responsable du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies (MICNT). Et du côté de l'ANPME, l'idée est entre autres de multiplier les rencontres du genre de la Journée nationale de la productivité, pour faire passer le message. «Les associations professionnelles ont aussi une part d'effort à mettre en œuvre», fait remarquer Latifa Echihabi. Toutefois, si le discours institutionnel laisse comprendre une communication sans faille, un rapide tour pour recueillir les impressions de quelques dirigeants de PME présents à l'évènement reflète un manque d'information sur ces programmes. «De toute façon elles ne se sentiront jamais satisfaites à 100%. On est d'accord avec les critiques, mais pourvu qu'elles soient constructives», rétorque le même cadre du MICNT.