Le cycle de vie d'une destination touristique dépend des conditions climatiques. En dépit du rapport qualité-prix, l'indice climato-touristique intervient impérativement dans la prise de décision du voyage. C'est pourquoi, la conférence-forum tenue en fin de semaine dernière à Agadir sur le «Tourisme et changements climatiques au Maroc, et dans la région méditerranéenne: un défi global, des solutions locales» a réuni une palette d'experts pour décortiquer le sujet. Le but était de présenter des solutions opérationnelles, afin de réduire l'impact sur le milieu naturel, mais aussi sensibiliser les opérateurs touristiques sur le fait que le maintien du développement touristique passe forcément par l'adoption de solutions locales susceptibles de limiter la casse sur le binôme climat-tourisme. Parmi les solutions présentées, la création d'une charte de «la qualité et l'environnement en tourisme» (QET) à l'échelon de la région Souss-Massa-Drâa. L'Objectif est de préserver les ressources et d'améliorer la qualité des prestations, notamment via la réduction des émissions de CO2 par l'adoption de pratiques visant la réduction de l'impact des établissements touristiques sur l'environnement immédiat. «La mise en place de la charte QET a atteint des étapes avancées. Nous venons de finaliser la plateforme et avons procédé dernièrement à la validation du projet à travers une concertation avec les membres du Réseau de développement touristique rural (RDTR) et différents partenaires pour la signature prochaine de la convention cadre» souligne Youssef El Boudribili, meneur du projet et chercheur en management environnemental appliqué au tourisme à la faculté des sciences d'Agadir. La réalisation de ce projet durera six mois et il permettra entre autres la formalisation des règles devant mener au respect de l'environnement et de la qualité au sein des unités touristiques. C'est pourquoi la charte ciblera dans un 1e temps, les établissements touristiques ruraux. Dans ce sens, le 1e partenaire associé à cette initiative est le Réseau de développement touristique rural (RDTR) qui compte dans ses rangs 70 structures subventionnées dans le cadre du fonds de la micro industrie touristique de la région. Les autres partenaires pressentis par les initiateurs du projet sont le Conseil régional Souss-Massa-Drâa, la faculté des sciences d'Agadir, le ministère du Tourisme à travers sa délégation régionale à Agadir et la fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement, qui se chargera de certifier les signataires de la charte à la clé verte. De même, elle participera à la réalisation de bilans carbone en faveur des adhérents ayant obtenu la certification ou la labellisation. À l'issue de la signature de la charte QET, les prochaines étapes consisteront en l'évaluation des établissements touristiques ruraux à travers un guide d'évaluation ainsi que la rédaction et l'envoi des rapports d'expertise contenant les recommandations et les suggestions formulées par le comité.