L'extension urbanistique effrénée, conjuguée à la croissance du nombre de véhicules ont souvent pour effet immédiat d'altérer la mobilité en milieu urbain et d'engendrer une augmentation du nombre des accidents de la circulation. Le Maroc ne déroge pas à cette règle. Selon les statistiques de 2011, on estime que le nombre des accidents de la circulation est porté à 67.082, ayant entraîné 4.222 morts, 12.482 blessés graves et 89.529 blessés légers. L'hécatombe des routes pèse lourdement sur l'économie nationale et cause aux caisses de l'Etat des pertes estimées à plus de 11 MMDH, soit 2,5% du PIB. Toujours en chiffres, on estime que 11 personnes périssent chaque jour dans des accidents de la route, alors qu'un usager de la route se blesse toutes les 7 minutes. Plus des trois quarts des accidents corporels surviennent en milieu urbain et la majorité des tués (80,3%), sont des usagers de la route parmi les plus vulnérables, à savoir : les piétons et les usagers de deux roues. Quant à l'âge des victimes des accidents, il est compris le plus souvent entre 15 et 29 ans (population active). Pour s'attaquer à la problématique de la prévention routière en milieu urbain, Marrakech a abrité les 6 et 7 juin, le 12e Congrès mondial de la prévention routière internationale (PRI), un événement ayant pour thème : «mobilité et sécurité en milieu urbain : que peut-on faire pour les développer simultanément ?». Pour répondre à cette question plus de 300 chercheurs, académiciens, décideurs, experts... ont tenté de formuler des propositions et d'y apporter quelques éléments de réponses. Pour les différents intervenants, s'il y a une mesure à prendre, elle doit toucher directement au comportement des usagers de la route, notamment ceux les plus vulnérables. Ils n'hésitent pas à souligner que le facteur humain demeure le principal vecteur de réussite de toute stratégie élaborée dans ce domaine. «Les réseaux de déplacement sont probablement l'un des signes les plus tangibles de l'adaptation permanente d'une agglomération urbaine au développement du bâti et aux mutations économiques et sociales», estiment-ils, sans omettre de signaler que l'étalement urbain et la dé-densification engendrée par la motorisation sont souvent accompagnés au fil du temps, de réalisations routières très significatives, ainsi que d'un accroissement sans précédent des flux de déplacement. Néanmoins, face à une demande croissante de la mobilité dans des espaces parfois limités, le système d'équilibre entre mobilité et sécurité est à terme rompu. Les dysfonctionnements liés à l'aménagement de l'espace et aux systèmes de régulation du trafic s'ajouteront pour accentuer le déséquilibre. De nombreuses mesures ont été prises Au Maroc dans le but de faire aux accidents de la route. C'est dans ce cadre qu'un nouveau Code de la routea été adopté. Dans la foulée, un guide technique de la signalisation routière en milieu urbain a été actualisé par le département de tutelle, tout en tenant compte du tramway en tant que nouveau mode de transport routier. Selon le chef de la direction des routes au sein du ministère de l'Equipement et du transport, Mohammed Benjelloun, le guide compte également un chapitre consacré à la signalisation des lieux fréquentés par les enfants, dont les écoles et les parcs de jeu. Ce document doit être complété par d'autres aspects de la signalisation, au fur et à mesure de sa mise en application. Le ministre de l'Equipement et du transport, Abdelaziz Rabbah, se dit quant à lui, en faveur de la conception de systèmes efficients de circulation pour garantir plus de sécurité et d'attractivité pour les habitants urbains. Il estime que le management de la circulation en milieu urbain, avec toutes les imperfections d'ordre structurel et organisationnel qu'il engendre, demeure l'un des grands défis à relever. Selon le ministre, le gouvernement a adopté une stratégie nationale intégrée de prévention routière, étalée sur une décennie. Celle-ci a été élaborée dans le cadre de la concertation et de la coopération avec les divers secteurs concernés.