À l'heure où la réforme de la retraite s'invite au cœur du dialogue social, et où notamment la question de l'équilibre des régimes devient une préoccupation d'intérêt national, la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraites (CIMR) «confirme la pérennité de son régime», comme se plaisait à le répéter, mercredi dernier, Khalid Cheddadi, PDG du régime. En effet, au titre de l'exercice 2011, le résultat d'exploitation de la CIMR ressort excédentaire à plus de 3,14 MMDH, pour des réserves de prévoyance avoisinant les 25 MMDH, «soit 7,3 fois les prestations de l'année». «Une bonne santé du régime» que reconfirment les résultats du dernier bilan actuariel réalisé par le régime. Enfin, les tests de sensibilité, avec les hypothèses les plus pessimistes, réconfortent la direction du régime et dans sa gestion et dans ses décisions stratégiques. Des adhésions soutenues Le régime, qui représente actuellement «2/3 du dispositif des retraites du secteur privé», selon Cheddadi, avait retenu comme hypothèse d'évolution minimale annuelle du nombre des actifs, le taux de 0,5%. À fin 2011, le nombre d'actifs cotisants s'établit autour de 5%, soit 10 fois plus. «Nous sommes largement au-dessus du niveau nécessaire pour l'équilibre de notre régime». C'est effectivement dans cet état d'esprit, empreint à la fois de gravité et de sérénité, que Cheddadi a défendu les réalisations de son régime en 2011. Grave, puisque l'état de santé des autres régimes devient «très préoccupant». Serein, parce que pour «un régime complémentaire», explique Cheddadi, la CIMR «draine beaucoup d'adhérents, de plus en plus nombreux». Ils étaient 714 nouveaux adhérents en 2011 (586 en 2010), pour 260 entreprises radiées (317 en 2010). Ce qui porte le total des adhérents à fin 2011 à près de 5.120 entreprises, en progression de 10% par rapport à 2010 (4.666 adhérents), une évolution qui reste supérieure aux taux de croissance annuel moyen sur les dernières années, et qui est de 6,4%. Le nombre des affiliés-actifs cotisants a progressé de 5% en une année, passant de 11.409 en 2010 à 13.581 nouveaux affiliés en 2011. Avec les 247.391 ayants droit, le nombre des affiliés totalise 530.958 salariés à fin 2011. L'évolution du nombre d'allocataires s'inscrit elle aussi dans la même veine que celle des affiliés et des adhérents, et totalise en fin d'année dernière plus de 136.000 allocataires (+4,9%) pour 2,95 MMDH de pensions servies. À ce titre, l'indicateur «actifs/retraités» s'est établi en 2011 à 2,45, soit presque le même niveau depuis 5 ans. Excellent exercice comptable La dynamique d'adhésion au régime est à ce point soutenue que les produits techniques hors reprises d'exploitation «ont passé pour la première fois le cap des 5 MMDH», exulte Cheddadi. À fin 2011 en effet, l'ensemble de ces produits s'est établi à près de 5,18 MMDH, en évolution positive de 11%, soit au même niveau que le taux de croissance annuel moyen observé depuis 2007. Globalement, les contributions se chiffrent à fin 2011 à 4,81 MMDH, contre 4,35 MMDH en 2010. Ce qui valorise le total des produits techniques dégagés à près de 5,45 MMDH. S'y rajoutent les produits exceptionnels et produits de patrimoine de 1,73 MMDH, pour arrêter un total des produits à 7,2 MMDH. Enfin, s'ajoute un total des charges de près de 4,07 MMDH, la CIMR aura dégagé un excédent d'exploitation de 3,14 MMDH, affecté en totalité à la réserve de prévoyance. De ce fait, note Fouad Guennouni, directeur général adjoint de la CIMR, «la réserve de prévoyance, augmentée de cet excédent, passe de 21,7 MMDH en 2010 à plus de 24,8 MMDH en 2011» (31 MMDH en valeur marchande), en progression annuelle donc de 14%. Cheddadi a tenu à préciser par ailleurs que si la dotation à la réserve de prévoyance, de 3,142 MMDH, est inférieure à celle de 2010 (4,061 MMDH), c'est en raison uniquement de la baisse de 46,7% des «produits de patrimoine nets» (1,5 MMDH en 2011 contre 2,87 MMDH en 2010), due elle à «la plus-value exceptionnelle réalisée en 2010 du fait de l'absorption de l'ONA par la SNI», qui a donné lieu à une radiation de la cotation de cette dernière. En termes financiers, assure le PDG du régime, la CIMR a procédé à un assainissement de ses portefeuilles «de manière intelligente». La pérennité du régime est donc bien avérée, et est malheureusement une exception dans ce domaine. D'après Cheddadi toujours, les tests de sensibilité et les résultats du bilan actuariel restent concluants. Avec principalement des hypothèses d'évolution de la population de 0,5% et un taux de rendement de 6%, et dans les pires des scénarios, Cheddadi se félicite que «le fonds de prévoyance reste positif, dans une perspective long– termiste», allant jusqu'à faire ressortir «une tendance ascendante en fin de projection».