«Il n'est pas question de faire de la surenchère politique sur l'amazighité, qui appartient à tous les marocains». C'est par ces termes que le député USFP, Abdelali Doumou, a pu étouffer une grande controverse qui a éclaté lundi sous la Coupole entre les groupes du RNI et du PJD à propos de l'usage de l'amazighité durant les questions hebdomadaires. Les députés du RNI ont soulevé la question pour la 2e fois devant le ministre de l'Emploi Abdelouahed Souhail qui n'a pu que «répondre à la partie des remarques qu'il a pu comprendre», a-t-il déploré devant les députés du RNI menés jusque-là par Salaheddine Mezouar, qui n'a pas été présent durant la controverse. «C'est pour des raisons matérielles et logistiques que le bureau de la Chambre a ajourné l'examen de la question. La langue arabe comme celle amazighe appartiennent à tous les Marocains», a tranché Abdelali Doumou pour apaiser les esprits après les échanges entre députés de la Colombe et ceux de la Lampe. L'attitude du représentant de l'USFP qui présidait la séance montre à quel point les députés sont divisés sur la question, notamment les partis de l'opposition. Les délais de la mise en place de la nouvelle logistique nécessaire pour la marche normale des travaux parlementaires restent l'objet de la controverse actuelle, puisque le groupe du RNI voit dans l'ajournement de la prise de décisions concrètes une manière de renvoyer leur revendication aux calendes grecques. Les députés sont divisés aussi sur l'urgence à accorder à la loi organique sur l'amazighité. Les propositions émanant des parties concernées jusqu'à présent ne laissent pas apparaître une ligne de conduite pour un projet qui devra associer la société civile à son processus d'élaboration. Pour la majorité parlementaire, la préparation du projet de la loi organique dans les délais est une question nettement distinctive de celle posée par le RNI. «Le règlement intérieur du Parlement est concerné directement par l'étude de l'usage de l'amazighité lors des questions orales et écrites», insiste un député MP, qui préfère que la question soit débattue par les présidents des groupes parlementaires au sein du bureau et non pas en plénière, pour ne pas perturber le déroulement du contrôle des sur les ministres la première Chambre. Impact dans le secteur éducatif Si le nouveau statut de la langue amazighe a eu pour conséquence directe l'élaboration d'une loi organique, l'impact attendu sur le contenu des programmes éducatifs devra lui aussi évoluer. La deuxième loi définira les attributions du Conseil national des langues et des cultures marocaines. Les rapports entre les deux langues officielles de l'Etat ainsi que les nouvelles connexions qu'il y a lieu de trouver feront l'objet de ce deuxième texte. La Constitution exige que les deux langues ne renvoient nullement à un référenciel ethnique, mais qu'elles soient des instruments d'enrichissement de la marocanité.