Le salaire est le principal critère sur lequel se basent les cadres marocains dans leur recherche d'emploi. Le constat a été confirmé par l'étude «Global Talent Mobility Survey» menée par The Intelligence Group pour The Network et ReKrute, dont les résultats viennent de tomber. Le critère du salaire est en effet cité comme le principal facteur déterminant, et ce par plus des deux tiers des cadres sondés, tandis que l'opportunité de carrière arrive loin derrière, avec près de 19% des sondés. Cette tendance ressort en contradiction avec les tendances observées au niveau mondial, où le salaire et l'opportunité de carrière sont des facteurs tout aussi importants l'un que l'autre pour le choix du futur emploi. Cette importance donnée au salaire pourrait donc expliquer le constat, selon lequel les cadres marocains sont les plus chers de la région de l'Afrique du Nord, comme l'établit une autre étude, publiée récemment par Mercer, spécialiste international des ressources humaines. En effet, même si la plus forte évolution du niveau de rémunération entre 2009 et 2011 a été enregistrée en Egypte, les salaires des cadres marocains restent de loin plus élevés que chez ses voisins, alors que les taux d'augmentation des salaires lors de la même période tournaient autour de 6 à 7%, selon l'étude Mercer. Pour autant, les Marocains ne sont pas nécessairement satisfaits de leur emploi et ne cachent pas qu'ils pourraient changer de poste pour un salaire plus intéressant. D'ailleurs, 68% des sondés ont affirmé être à la recherche d'un nouvel emploi. En d'autres termes, 3 cadres sur 5 s'estiment attirés par un autre poste, si celui-ci offre une meilleure rémunération. À ce titre, les secteurs les plus attractifs pour les candidats marocains sont la banque, avec 32% des sondés, contre 22% en moyenne dans le monde, et l'industrie (27% au lieu de 15% en global). Travailler ailleurs Il s'avère qu'au-delà de ces secteurs, les cadres marocains sont particulièrement intéressés par l'expatriation. «Les Marocains sont très attirés par la mobilité internationale, avec un objectif à long terme et un intérêt particulier pour la formation qu'ils pourraient recevoir», relève-t-on dans l'étude. 86% des cadres marocains ayant répondu à l'enquête se sont en effet prononcés en faveur de l'expatriation, «soit beaucoup plus que la moyenne mondiale, qui est de 69%», ajoute la même source. Seuls quelques pays, comme la France (90%) et le Portugal (97%) montrent des scores plus élevés. Pourtant, au même moment, la mobilité au niveau national ne semble pas être aussi attractive pour les cadres, 67% des Marocains seulement étant mobiles nationalement, ce qui est identique à la moyenne mondiale. La différence se situe également au niveau de la durée du déplacement. À l'étranger, cette mobilité est de plus longue durée que la moyenne globale, car 89% des gens mobiles recherchent une expatriation de plus de 3 ans, contre 69% au niveau mondial. À l'international, la carrière prime Mais qu'est ce qui attire autant les Marocains vers le marché du travail à l'étranger ? Contrairement au cas du marché local où le salaire est une priorité, à l'international, les raisons avancées concernent principalement l'acquisition d'une expérience différente et une valorisation de la carrière. C'est d'ailleurs la même tendance qu'a relevée l'étude dans plusieurs pays dans le monde. «Sans surprise et comme lors de l'enquête de mobilité internationale de 2009, le top 3 des pays de destination pour les Marocains sont la France, le Canada et les Etats-Unis», constatent les auteurs de l'étude. Par ailleurs, il faut dire que le Maroc est également un marché bien placé en tant que destination attrayante. C'est du moins le cas dans les pays à forte diaspora marocaine. Le Royaume reste en effet une destination attractive dans le monde, «surtout venant des pays à forte communauté marocaine, mais aussi des autres pays du Maghreb», peut-on lire dans l'étude. Au niveau global, 4% des répondants ont cité le Maroc parmi les destinations favorites. Les pays les plus attirés par le Maroc sont la France, le Canada, la Tunisie, l'Algérie et les Etats-Unis, qui représentent environ 60% de l'intérêt pour le Maroc. Les portails ont la cote L'étude confirme la montée en puissance des portails de l'emploi en tant qu'intermédiaires privilégiés des Marocains. Les portails d'emploi sont en effet aujourd'hui plus que jamais un moyen de recherche clé pour un poste au niveau national ou international. 83% des sondés marocains utilisent actuellement les portails pour leurs recherches d'emploi au niveau national, contre 57% seulement il y a 3 ans. Les candidatures spontanées sont une spécialité marocaine, car les sondés marocains l'utilisent à 54% contre 13%, en moyenne, de leurs homologues dans le monde. La presse n'est pas en reste et constitue toujours un relais important sur le marché national (33%), beaucoup plus que dans le reste du monde (18%). Les sites institutionnel, en revanche, ont la cote à l'étranger (46%) et sont peu consultés au Maroc (31%). Enfin, la recherche à travers les cyberréseaux sociaux à l'échelle tant nationale qu'internationale, n'est citée que par 20% des sondés. Par ailleurs, 54% des sondés marocains passent par des portails internationaux pour leur recherche d'emploi au niveau international. Viennent ensuite les moteurs de recherche et les portails emploi nationaux.