Le secteur du commerce et de la distribution refait parler de lui. Ainsi, c'est en grande pompe qu'a été lancé hier le Plan directeur de formation aux métiers du commerce et de la distribution. Inscrit dans le cadre de la stratégie Rawaj, ce n'est pas la première fois que le manque de ressources humaines qualifiées dans le secteur est pointé du doigt, et l'enjeu est de taille. Il s'agit en effet de répondre à l'important besoin du secteur où 360.000 personnes devront ainsi être formés d'ici 2020. Présidée par Abdelkader Aâmara, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, la journée d'information sur ce plan directeur qui s'est tenue hier à Rabat, a levé le voile sur la concrétisation dudit projet. Plusieurs axes, dont celui de la formation initiale, ont été relevés. C'est ainsi qu'une offre de formation professionnelle pour près de 138.000 stagiaires pour des métiers très précis devra être mise en place. Les métiers de la boucherie, de la poissonnerie, ou encore de la vente, sont par exemple concernés. À l'échelle supérieure, près de 16.000 étudiants seront amenés à étudier de près les métiers de responsable marketing, acheteur ou encore manager e-commerce afin de répondre aux besoins spécifiques actuels ou à venir du secteur du commerce et de la distribution. Enfin, des programmes de formation continue seront mis à la disposition de personnes en exercice dans le secteur. L'aspect régional est toutefois fortement impliqué. Le ministère de tutelle compte ainsi décliner les besoins en formation en une carte régionale. Fin de mandat pour Rawaj «Ce plan aura un impact positif sur la formation des jeunes à même de répondre aux attentes des opérateurs et d'accompagner la croissance du secteur»,a indiqué Aâmara. Ce projet n'en oublie pas pour autant l'investissement. Le plan directeur de formation aux métiers du secteur vise ainsi également à maintenir les emplois actuels en encourageant l'investissement et en améliorant la compétitivité de tous les acteurs, notamment les petits commerçants qui constituent pour le ministère une priorité. «Le secteur du commerce et de la distribution recèle des enjeux sociaux relatifs à l'emploi, l'amélioration des conditions sociales des professionnels et à la satisfaction des besoins de la clientèle», a tenu à rappeler Aâmara. Considéré comme le deuxième employeur du pays avec 1,4 million de personnes exerçant dans ce secteur, le secteur du commerce et de la distribution fait depuis longtemps l'objet de toutes les attentions. Il faut dire que la filière est la 4e en termes de contribution au PIB, d'une valeur ajoutée d'environ 73 MMDH avec un chiffre d'affaires de plus de 350 MMDH, et le secteur est appelé à grandir. Parmi les 717 MDH attribués par la loi de finances pour le ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, une enveloppe non négligeable est notamment destinée à la poursuite du Plan Rawaj pour le développement et la modernisation du commerce et de la distribution. Pour rappel, ce plan, entré en vigueur en 2008, vise à améliorer la compétitivité des commerçants, à faire émerger de nouveaux modèles de commerce et à assurer une offre en produits et en espaces commerciaux répondant aux besoins des consommateurs. Le Plan Rawaj a depuis ses débuts largement contribué au financement de projets liés à la modernisation du commerce de proximité, notamment en matière d'équipement et d'outils de gestion. L'objectif principal de la mise en place de ce projet est d'accompagner le développement du secteur, à travers notamment la création de zones d'activités commerciales et le lancement d'études et de plans de développement régionaux. L'objectif étant de faire progresser le PIB du secteur, de 68,5 MMDH en 2007 à 98 MMDH en 2012. Le budget total pour la période 2008-2012 avait alors été fixé à 900 MDH, dont 200 MDH par an pour la période 2009-2012. La stratégie a depuis atteint sa maturité. Alors qu'en 2010, 130 points de ventes se voyaient modernisés, ils étaient 833 en 2011. Pour cette année, l'objectif a été fixé à 12.500 commerces de proximité à moderniser. D'un autre côté, une loi sur l'urbanisation commerciale est en cours d'élaboration au ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies (www.lesechos.ma). Autant de moyens mis en place pour assurer le développement sain du secteur.