La journée nationale du commerce et de la distribution célébrée le 14 juillet de chaque année se veut désormais un rendez-vous incontournable pour faire le bilan d'étape de la stratégie nationale de mise à niveau du secteur du commerce interne et de la distribution baptisée «Plan Rawaj 2020». Les derniers chiffres arrêtés à fin juin 2010, annoncent que plus de 2000 commerçants ont pu bénéficier de mesures d'accompagnement et de modernisation de leurs activités et d'offres de financement plus adaptées. Néanmoins, de nombreux handicapes défavorisent le développement du secteur. L'informel et le commerce ambulant pèsent de tout leur poids sur la compétitivité du commerce et des commerçants. C'est aujourd'hui à Skhirat que le ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies célèbre la journée nationale du commerce et de la distribution sous le thème «Bilan d'étape du Plan Rawaj, vision 2020». Après plus de deux années de son adoption en 2008, une série de mesures ont été mises en place pour accompagner cette stratégie nationale qui vise, selon le ministère, de faire du Maroc une plate-forme de shoping par excellence dans la région sud - méditerranéenne. Valeur aujourd'hui, les actions menées dans le cadre du Plan Rawaj ont bénéficié à plus de 2000 commerçants portée essentiellement sur l'appui de plusieurs enseignes marocaines dont le coût s'élève à plusieurs centaines de millions de dirhams, l'élaboration des schémas régionaux de développement du commerce et de la distribution et la finalisation du référentiel d'implantation des activités commerciales et du master plan de Zones d'Activités Commerciales (ZAC). Parallèlement, d'autres actions à caractère régional sont menées dans différentes régions du pays notamment l'Oriental, le Grand Casablanca (mise en place d'une zone d'activités commerciales au niveau de Nouacer) et Meknès. Le schéma national d'orientation des marchés de gros des fruits et légumes et l'étude sur le commerce ambulant en zone urbaine lancés à fin 2009 ne sont pas encore finalisés. En effet, les objectifs fixés initialement par le Plan Rawaj ambitionnent de porter la contribution du secteur du commerce et de la distribution à 15% du PIB national à l'horizon 2020 avec une croissance de 8% et plus de 45 0 000 emplois directs. Ainsi, dans une première étape intermédiaire, un plan d'actions couvrant la période 2008-2012 a été arrêté et vise à porter le PIB du secteur à 98 milliards de dirhams et assurer plus de 200 000 emplois. De même, un fonds Rawaj pour la modernisation du secteur doté d'une enveloppe budgétaire de 900 millions de dirhams a été créé pour financer les projets lancés durant cette première période dite intérimaire. Le bilan d'étape du Plan Rawaj montre que plus de 12 projets de modernisation du commerce de proximité ont été lancés à ce jour. Les projets de modernisation intégrés visent à accompagner plus de 16 200 commerçants. A fin juin dernier, plus de 2142 commerçants ont bénéficié du programme d'accompagnement dans différentes branches d'activités. La répartition par secteur place l'alimentation générale en première position soit 62,5%, suivi de l'habillement et chaussures (11%). Arrivent ensuite le bâtiment (7%), la boulangerie (3,9%), l'artisanat et la vente des accessoires (2,6%) et d'autres secteurs (13%). Côté financement, l'offre porte essentiellement sur la mise en place de packs de bancarisation, de financement et d'assurances. Cette offre couvre l'acquisition de terrain, de matériel professionnel et d'équipement des locaux. Officiellement le plan Rawaj avance bien et la réalisation de ses objectifs va bon train. Officieusement le constat est plutôt mitigé. Certes le plan est un acquis indéniable pour la communauté des commerçants relatent unanimement les opérateurs du secteur dans la mesure où cette vision permettrait au commerce de proximité de survivre face à la prolifération des grandes surfaces. Néanmoins sa mise en œuvre reste confrontée à de nombreuses défaillances. La faiblesse des aides et des subventions (20 000 dirhams/commerçant) est fortement pointée du doigt. La non maîtrise du phénomène des marchands ambulants constitue un danger pour la bonne marche du plan. A cela s'ajoute la concurrence déloyale du secteur informel, la cherté du coût du crédit et surtout le manque de contrôle qui menace gravement la santé du consommateurs. .