Problématique de transmission d'entreprises ! La thématique est tant sensible que le Groupe Banque Populaire a choisi, en fin de semaine dernière, cette question pour inaugurer le premier cercle patrimonial, qui se penche sur des aspects intéressant la clientèle privée de sa branche «services financiers». L'aspect y a ainsi été mis sur la particularité de cette opération étant donné les enjeux auxquels elle est censée répondre et les intérêts qu'elle se doit de préserver. Aujourd'hui, 40% des entreprises familiales sont ou vont être transmises, sachant que 70% des entreprises au Maroc sont familiales, d'après les données du premier baromètre de transmission des entreprises, conduit par l'ANPME et le cabinet international de conseil et d'audit BDO. C'est justement ce dernier partenaire qui était présent à cette rencontre pour expliquer la problématique de la transmission des entreprises familiales, qui effraie les dirigeants du fait des risques inhérents au passif latent (financier, social, technologique...). Par ailleurs, la succession familiale constitue le mode de transmission avéré ou envisagé dans 66% des cas, alors que la cession à un tiers est envisagée ou avérée dans 34% des cas. Pour la transmission familiale, seul 1/3 des dirigeants ont déjà un successeur désigné. Dans le cas de la cession à un tiers, les dirigeants privilégient, par ordre d'importance, un tiers provenant du même secteur d'activité, les conditions financières de la cession ainsi que la stratégie de développement du futur repreneur. D'après le même baromètre, dans le processus de transmission d'entreprise, le fondement de la décision diffère selon le segment étudié. Chez le cédant, sa décision est rarement le fruit d'un hasard ou d'une opportunité. Elle est plus souvent (62%) motivée par un choix réfléchi. Ainsi, par rapport à ce segment, plus de la moitié (55%, voire 62% chez les entreprises familiales) des dirigeants invoquent des raisons personnelles (départ à la retraite, raisons de santé, absence de relève). 28% mettent en avant la morosité de leur secteur et/ou la volonté de changer de secteur ; 15% voient la transmission comme une manière de booster l'entreprise ou de la sauver de difficultés alors que 15% d'entre eux voient la cession d'entreprise comme une simple opportunité financière. Chez le repreneur, il s'agit plutôt d'une nécessité d'ordre personnel ou familial le plus souvent (8 fois sur 10). Le choix de l'entreprise à reprendre a été surtout motivé par la connaissance des dirigeants de cette entreprise (67%) ainsi qua sa notoriété et son image. Dans d'autres cas, certains reprennent l'entreprise où ils avaient été salariés. Il faudrait dire qu'à l'heure actuelle, la transmission d'entreprise constitue une problématique d'envergure au Maroc. À l'ANPME, des réflexions sont en cours pour la création d'un observatoire pour les entreprises en transmission.