Que l'on soit en plein centre-ville ou en rase-campagne, les Marocains sont désormais joignables ! Si 88% de la population urbaine est équipée en téléphone portable, 80% des foyers situés en zone rurale le sont également. Résultat : 85% de la population marocaine est équipée en téléphones mobiles. C'est l'une des conclusions de l'enquête de «Collecte des indicateurs TIC auprès des ménages et des entreprises» menée en 2011 et que vient de publier l'Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT). Ce rapport démontre bien que la mobilité a gagné les Marocains, et pour cause, l'Agence compte une moyenne de 4,4 lignes mobiles par foyer notant que « 90% des ménages sont mutiéquipés». Ce n'est pas tout, car la diversité de l'offre continue d'amplifier ce phénomène de suréquipement. «17% des individus sont multiéquipés» note le document. La principale raison, chez 82% d'entre eux, «la volonté de profiter de l'offre promotionnelle du moment». Mobilité en attendant la connectivité Encore une fois, on constate que la zone d'habitation n'est plus aussi contraignante pour les utilisateurs, puisque 19% des citadins disposent de deux téléphones et plus, contre 14% des ruraux. Néanmoins, mobilité n'est pas encore synonyme de connectivité. En effet, seulement 12% des individus équipés en mobile disposent de téléphones-intelligents. À ce niveau là, le pouvoir d'achat est le premier facteur déterminant, puisque 83% des utilisateurs de «smartphones» sont de CSP (catégorie socio-professionnelle) supérieure. L'utilité entre également en compte de manière assez importante. 60% des interrogés ne ressentent pas le besoin d'utiliser la 3G sur leur téléphone... ni donc de s'équiper à cet effet. C'est là même l'une des principales nouveautés des conclusions de ce rapport annuel. Alors que l'équipement des ménages en ordinateurs portables augmente après deux ans de stagnation, près de 60% des foyers placent le manque de besoin en première ligne des freins à l'équipement. Les commerciaux peuvent garder le moral, les intentions d'achat n'en sont pas moins importantes. Selon l'enquête, un foyer sur trois, encore non-équipé souhaite acquérir un ordinateur. Pour ceux qui ont déjà franchi le pas auparavant, le phénomène de suréquipement semble, une fois de plus de mise. Si 14% des foyers ont l'intention d'acheter un ordinateur supplémentaire, ils sont à peine 8% à vouloir le remplacer. «Changer votre vieux poste pour un nouveau» n'est donc peut-être pas l'argument que devraient le plus développer les commerciaux à l'avenir. Par contre, la création de «nouveaux» besoins, surtout en matière de mobilité est un argument à méditer. D'autant plus que le prix semble être de moins en moins un facteur clé de non-équipement. Les Marocains sont donc moins regardant sur la facture mais encore faudra-t-il les convaincre de l'intérêt d'acheter. L'accès à Internet encore plus cher ! Attention, la connectivité et l'usage d'Internet ne sont probablement pas les meilleurs arguments pour cela. À en juger les chiffres obtenus concernant l'accès et l'utilisation d'Internet, l'ANRT constate que «les principales raisons de non-équipement en Internet sont les mêmes que celles de non-équipement en ordinateur», à savoir «le manque de besoin». Le facteur «prix trop élevé» de l'accès au Net arrive en seconde position. Ce sont surtout les catégories socioprofessionnelles dites «inférieures» qui voient moins l'utilité de l'Internet, le considèrent trop cher, mais également «compliqué et pouvant détourner les enfants de leurs études». C'est probablement là qu'intervient le chantier gouvernemental de la numérisation, lancé par le précédent ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Démontrer aux «classes moyennes» qu'Internet n'est pas uniquement un outil de divertissement, mais également d'éducation et d'apprentissage est tout un défi auquel les opérateurs devraient également prendre en compte. Après tout, cela ne sera que «tout bénef» pour un marché amené à croître. Les PME, mieux équipées Les salariés des entreprises de moins de 50 personnes disposent en moyenne quasiment tous d'un ordinateur, signale le rapport de l'ANRT. À contrario, les plus grandes structures «sont relativement moins équipées». L'Agence révèle une moyenne d'environ «56 ordinateurs pour 100 salariés». Cela s'explique, en partie, par la mutualisation des équipements dans les grandes entreprises, contrairement aux PME. Celles-ci ne lésinent d'ailleurs pas sur les moyens en technologies de l'information (TI), puisque 88% des entreprises de plus de 10 salariés sont équipées en mobiles. Un an plus tôt, ce chiffre était de 78%. Par secteur, ce sont l'industrie et les services financiers qui apparaissent comme les mieux équipés en accès à Internet. Il est à noter que l'ADSL reste, globalement, «le moyen de connexion le plus utilisé par les entreprises».